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Pleins feux sur l'univers cinématographique de la fourrure

Mario Bilodeau réalise un rêve en lançant l'univers Bilodeau Canada, qui permet de plonger dans l'univers cinématographique du monde de la taxidermie.

Par Guillaume Roy, Initiative de journalisme local- LE QUOTIDIEN

En plus de découvrir les animaux mécanisés qui sont devenus des vedettes au cinéma, le nouvel attrait touristique permet d'en savoir plus sur les techniques d'apprêtage, de découvrir plus de 300 animaux naturalisés et de faire la visite des ateliers de l'entreprise.

" Je réalise un rêve qui a pris forme avec plein de gens, des passionnés qui travaillent avec moi depuis 36 ans ", a lancé d'emblée Mario Bilodeau, le fondateur de Bilodeau Canada. Avec son équipe, il a piloté un projet d'investissement de 700 000 dollars pour développer un nouvel attrait touristique à Normandin, situé dans les mêmes locaux où l'on retrouve la boutique et l'atelier de confection.

" Les gens connaissent Bilodeau Canada pour les bêtes naturalisées et les bottes, mais c'est plus que ça, ajoute l'entrepreneur. C'est moins connu, mais on travaille beaucoup dans l'univers du cinéma. "

Au cours des 15 dernières années, l'entreprise a travaillé dans près de 35 productions, ce qui représente de 10 à 15 % du chiffre d'affaires, ajoute ce dernier.

Tel qu'on peut l'apprendre dans une vidéo présentée dans les sentiers de l'univers Bilodeau, l'entreprise a notamment travaillé dans les films Sang froid, Une nuit au musée, Robe noire, Maïna et Le pacte des anges, mettant en vedette Marc Messier. Selon les besoins, Bilodeau Canada fournit des peaux, des costumes, des décors ou des animaux mécanisés, comme ce fut le cas pour le film Rivière aux castors : les aventures de mèches blanches, tourné au Zoo sauvage de Saint-Félicien en 2006. L'entreprise avait alors fourni un castor marcheur et deux castors nageurs. Plus récemment, on a aussi vu des fourrures de Bilodeau dans Les Pays d'en haut, notamment lorsque Bidou offre une fourrure à Rosa-Rose.

" J'aime beaucoup travailler dans le monde du cinéma, parce que ça nous sort de notre domaine et c'est toujours différent ", note Mario Bilodeau, avant d'ajouter qu'il travaille présentement avec des producteurs américains sur un film, qui sortira cet été, avec un budget de 200 millions de dollars.

Le monde de la publicité tire aussi profit de l'expertise unique de Bilodeau, qui compte d'énormes entrepôts et des réfrigérateurs pour maintenir un inventaire d'animaux. " Dans le monde du cinéma, c'est toujours une course contre la montre et je suis en mesure de fournir rapidement les animaux, comme une girafe ou un crocodile que j'ai dans un de mes réfrigérateurs ", souligne l'homme natif de Saint-Thomas-Didyme.

Il faut compter environ une heure pour faire la visite des sentiers de l'univers Bilodeau Canada, qui fait découvrir près de 300 animaux à travers différents biomes, dont la forêt boréale, l'arctique, la jungle. On y découvre des ours, des orignaux, des lions, des panthères, des ombles de l'Arctique et une foule d'oiseaux que l'on peut observer de très près.

" On utilise seulement la peau, les sabots et les griffes de l'animal pour faire les animaux naturalisés, explique Étienne Girard, le responsable des communications. La forme de l'animal est sculptée dans l'uréthane, les yeux sont en billes de verre, les dents sont faites de plastique et la langue est en caoutchouc. "

" L'exposition sera différente à chaque visite, parce que certains des animaux présentés sont en attente des permis nécessaires pour qu'on les envoie aux clients ", note Mario Bilodeau. Par exemple, une panthère et deux orignaux (qui iront dans le Canadian Tire à Alma), sur le plancher, ont déjà été vendus et ils seront remplacés par d'autres bêtes naturalisées qui sont en préparation.

Fait à noter, les animaux en danger, comme les panthères ou les léopards des neiges, proviennent de zoos ou de sanctuaires animaliers qui vendent les animaux à Bilodeau Canada quand ils meurent.

La visite permet aussi d'en apprendre davantage sur le parcours de Mario Bilodeau, un passionné de la nature, qui s'est lancé dans la transformation de la fourrure il y a 36 ans. On apprend que René Robertson, de Mashteuiatsh, fut son mentor à plusieurs égards dans le monde de la taxidermie.

On suit également le parcours de l'entreprise qui a su se déployer sur la scène internationale, exportant aujourd'hui ses produits dans 27 pays, grâce au travail des 85 employés.

La MRC de Maria-Chapdelaine a investi 50 000 dollars dans le projet, soit le maximum disponible, a mentionné le préfet Luc Simard. Des programmes provinciaux ont investi alors que le financement public a permis de financer le tiers du projet de 700 000 dollars.

Faire rayonner Normandin

" Mario est un très bel exemple de poursuivre ses rêves et ne jamais cesser d'y croire ", a souligné la députée de Roberval Nancy Guillemette. Mario Fortin, le maire de Normandin, est pour sa part impressionné de voir à quel point Mario Bilodeau a réussi à faire rayonner une petite entreprise de Normandin sur la scène internationale, en saisissant chaque opportunité qui s'est présentée à lui.

Le coût de la visite est de 15 $ pour les adultes, de 11,25 $ pour les 12 à 17 ans, de 6,75 $ pour les 3 à 11 ans et gratuit pour les touts petits. Il est aussi possible de faire une visite VIP des ateliers de Bilodeau Canada. Pour l'instant, les réservations se font par téléphone et il sera possible de réserver en ligne prochainement.

Une industrie durable" Les anti-fourrures veulent nous font passer pour des barbares, mais la chasse fait partie de la culture en région, note Mario Bilodeau. On est 1,2 million de chasseurs, pêcheurs trappeurs au Québec, on n'est quand même pas tous des fous. Je n'ai rien contre les véganes, mais je ne crois pas qu'ils connaissent bien la réalité de la vie en région ou dans le Grand Nord. " Selon ce dernier, l'utilisation d'une ressource naturelle comme la fourrure est bien plus écologique que d'utiliser des produits à base de pétrole.

De plus, l'industrie a grandement évolué. " Brigitte Bardot a eu du bon, parce que ça nous a aidés à nous améliorer, en utilisant des pièges humanitaires, ajoute Mario Bilodeau. Le Québec et le Canada font partie des endroits ou la faune est la mieux gérée, comme on peut le voir avec l'essor des populations d'orignaux et de lynx. "

Auteur : Initiative de journalisme local

Catégorie : Trappage-Piégeage

Publié le : 2021-06-30 16:26:27