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Des techniques de pêche printanière à succès pour jouer de ruse

La fonte rapide des glaces sur les nombreux plans d’eau les a rendus accessibles beaucoup plus tôt cette saison. Pour avoir du succès dans de telles circonstances, il faut jouer de ruse avec les poissons si on veut les déjouer.

«Contrairement à ce que l’on pourrait croire, malgré un printemps hâtif, l’eau est encore très froide, d’expliquer le guide professionnel Bruno Morency, à qui nous avons demandé des conseils. On peut parler ici de trois à quatre degrés Celsius ou 39o-40o Fahrenheit. J’ai tenté ma chance pour la truite grise et la truite mouchetée sur certains plans d’eau publics disponibles. Si on tient compte que la température idéale pour la truite grise est de 45o-55o Fahrenheit et de 57o et plus pour la mouchetée, il faut ajuster nos méthodes de pêche en conséquence parce que le poisson va se trouver dans des profondeurs d’eau faibles, où il trouvera sa température idéale.»

L’expert explique que le meilleur est à venir, parce que les nuits froides vont garder l’eau assez fraîche.

«Cette situation nous assure que la pêche sera plus facile parce que les proies vont demeurer aux mêmes endroits plus longtemps. C’est simple, lorsqu’il a trouvé sa température d’eau idéale, le poisson reste dans ce secteur et se nourrit sur place.»

L’OUTIL IDÉAL

Pour ce guide d’expérience, il y a un outil indispensable à utiliser en début de saison, c’est le dériveur de surface.

«En utilisant ce système, je pourrais dire que je capture de 95 % à 98 % de mes prises en cette période de l’année. Comme le prédateur se tient dans une très faible profondeur d’eau, le dériveur mènera vos appâts sous le nez de ce dernier qui pourra les attaquer plus facilement. J’ai essayé d’approcher des bons coins de pêche du printemps, comme les affluents de lac ou encore des zones très peu profondes le long des berges, mais la présence du bateau faisait fuir les poissons.»

L’utilisation de ce système n’est pas si difficile. «Je recommande d’avoir du monofilament tressé dans ses moulinets, afin d’être capable de bien pincer la ligne sur les dériveurs. Une fois que c’est fait, on ouvre le moulinet et on peut positionner son dériveur de façon latérale par rapport à l’embarcation, de chacun des côtés. Il permettra de faire passer les appâts dans les zones idéales, sans effrayer le poisson avec l’embarcation.»

Certains modèles possèdent même de petits drapeaux qui vont se déclencher lorsque le poisson mord. Il les a conçus pour qu’ils soient simples à utiliser et très efficaces. Ce système est utilisable avec n’importe quel type d’embarcation.

LE BON MONTAGE

Il est donc important de trouver les meilleurs sites sur le lac au printemps, et non pas pêcher partout.

«Malheureusement, je vois des pêcheurs qui se promènent un peu partout et perdent du temps à couvrir des parties de lac qui ne seront pas productives. Il faut courir les affluents qui apportent beaucoup de nourriture ou les grandes battures où l’eau se réchauffe plus vite. L’utilisation de cartes bathymétriques peut beaucoup aider.» Le dernier secret pour connaître du succès selon notre ami Morency, c’est la présentation du leurre.

«Au bout du compte tressé, je recommande d’avoir une longueur équivalente à celle de la canne à pêche utilisée, en Fluocarbone. Ce dernier est transparent dans l’eau. Il est donc imperceptible par les prédateurs. Le leurre installé au bout de la ligne doit reproduire autant que possible la nourriture présente dans le lac. Lors de ma dernière sortie, si je pesais sur l’estomac des truites capturées, il sortait des petits ménés d’épinoches à trois épines. Cette espèce se retrouve dans 80 % des plans d’eau du Québec. J’ai utilisé des poissons-nageurs de la série Luminus de 2 pouces, parce que les poissons se nourrissent de petits poissons en début de saison. Une autre façon de pêcher, c’est aussi d’installer un attracteur comme une cuillère au bout de la ligne et poursuivre avec un bout de Fluocarbone de 24 à 30 pouces au bout duquel on installe la proie. Très important, il faut laisser le trépied sur la cuillère parce qu’il arrive souvent que le poisson aille attaquer l’attracteur. C’est le montage attracteur/proie.» 

Le poisson sera alors sollicité par tous ses sens. Il peut sentir les odeurs de votre appât en utilisant du liquide en conséquence, le voir en raison des reflets et des mouvements erratiques imitant un poisson blessé. Sur les côtés de leur corps, les poissons possèdent des lignes latérales qui leur permettent de localiser leurs proies par le bruit qu’elles émettent.

Courir les meilleurs sites de pêche, avoir une bonne présentation, voilà les deux éléments essentiels à respecter pour connaître du succès au printemps.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Pêche

Publié le : 2021-05-05 10:08:50