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Un amoureux de la forêt plus grand que nature

Durant ma carrière au Journal de Québec, j’ai rencontré plusieurs personnes qui aimaient la vie en forêt, la nature et les activités qui s’y rattachent. Il en est un qui ressort du lot comme le plus grand passionné de la forêt, Michel Béland.

Passer du temps avec lui, c’est découvrir un amoureux de la forêt, de la nature, de la chasse, de la pêche, de la trappe, du travail du bois, de la mécanique, de la restauration de véhicules et autres objets du passé, bref, un véritable musicien qui sait jouer de tous les instruments de l’orchestre. Né à Sainte-Thècle, dans la MRC de Mékinac, en Mauricie, il a débuté très jeune dans l’aventure de la vie.

« Ma mère me disait toujours que j’étais venu au monde sous un sapin, d’expliquer l’homme du haut de ses six pieds, avec sa carrure imposante. J’ai toujours vécu en forêt. J’en suis sorti pour aller à l’école, avant de retourner en forêt à l’âge de 15 ans. Je suis ressorti du bois à l’âge de 38 ans. »

Durant toutes ces années, il a vécu bien des aventures, mais un aspect l’a marqué, c’est son bout de vie avec son grand-père.

« Je le regardais faire, j’écoutais ses conseils, j’apprenais à le suivre, à découvrir la forêt. Il m’a enseigné le savoir de nos ancêtres que je veux perpétuer aujourd’hui. Lorsque l’on traversait un lac en canot, il tendait une ligne avec un hameçon avec un boulon comme poids. Il récoltait un poisson pour le repas. Aussi, j’ai vécu durant de nombreuses années à Casey, auprès d’Autochtones qui m’ont beaucoup appris sur la trappe et la vie en forêt. Vraiment, la nature a toujours été au centre de ma vie. »

LA FORÊT EST SON SALON

Très rapidement, son amour du travail du bois fait en sorte qu’il consacre une bonne partie de sa vie à pratiquer différents métiers avant de devenir bâtisseur de moulins à scie pour des compagnies forestières.

« J’ai bâti des scieries à Parent, à Saint-Roch-de-Mékinac, à Sainte-Florence, en Gaspésie. J’ai été consultant pour KC Irving au Nouveau-Brunswick. Tout cela a duré 18 ans. Après avoir pris une semi-retraite, je suis devenu pourvoyeur à compter de 1988. »

Maintenant qu’il a passé le flambeau de la pourvoirie à son fils, Max, il peut se consacrer à ce qu’il appelle amicalement « son salon pour recevoir sa visite ».

Lorsque l’on se retrouve dans cet immense bâtiment, on comprend vite qui est Michel Béland. Conteur hors pair, il nous explique avec plein de détails, ce qu’il y a sur les murs, la référence à ses ancêtres, au travail du bois pour construire un canot d’écorce, les fourrures récoltées à la trappe. Il faudrait avoir plusieurs paires d’yeux pour découvrir tout ce qui se trouve là. C’est véritablement l’antre de ses passions.

« Je cherchais une façon de raconter ma vie, celle de mes ancêtres, et présenter toutes les passions qui ont meublé ma vie, explique Michel. J’ai consacré beaucoup de jours de travail à reproduire à l’échelle 1/12 la dernière scierie que j’ai construite. Je rêve de réunir toutes les personnes qui ont travaillé à la construction de la vraie scierie pour leur montrer ma maquette et leur faire vivre les mêmes émotions que moi. »

BEAUCOUP À APPORTER

Il a regroupé sur les murs différents objets en tableau qui racontent la vie de ses ancêtres. Les outils qu’ils utilisaient étaient la preuve de leur ingéniosité et de leur débrouillardise pour arriver à dompter la nature et se faire une vie confortable.

Il aime beaucoup présenter les outils qu’ont utilisés ses ancêtres pour bâtir et bûcher le bois.

Passionné de restauration de véhicules, il expose fièrement des Autoneiges de Bombardier (Snowmobiles), des motoneiges et autres différents objets anciens.

« J’ai toujours aimé restaurer ces véhicules de Bombardier. J’en ai 31 à mon actif. J’ai même celui qui est apparu dans la série Les filles de Caleb, alors que le médecin se rendait pour aider une femme à accoucher. Je les ai tous. J’ai aussi les toutes premières motoneiges que J. Armand Bombardier a officiellement créées et lancées sur le marché, dont celle de 1959 avec des skis en bois et son moteur Prowler. Aussi, j’ai retrouvé l’Autoboggan que j’avais vue à l’âge de 10 ans alors que des gens allaient porter des denrées aux Autochtones de Manawan, à partir de Casey, sur une distance de 60 milles. Pour moi qui n’avais que 10 ans, c’était une révélation. Je l’ai cherchée longtemps et lorsque j’ai mis la main dessus, je l’ai restaurée. C’est la première motoneige qui a circulé au Québec. »

Vraiment, une visite là-bas vous fera découvrir un homme qui a beaucoup à apporter sur notre histoire et sur la relation avec la nature. Il a d’ailleurs réalisé une série de DVD sur la trappe, la construction d’un camp en bois rond, les autoneiges et plus.

Si vous passez par la route 155 en direction de La Tuque et que vous apercevez la pancarte de la pourvoirie Hosanna, prenez le temps de vous arrêter pour visiter son musée. 

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2022-06-20 06:28:57