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Sécheresse persistante et grand nombre de feux au début de mai

Les deux premières semaines du mois de mai ont été très occupées pour les équipes de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

Par la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU)

Dès le début du mois, un anticyclone stationnaire s’est installé sur la province, ce qui a entraîné des températures plus élevées que la normale et une absence de précipitation significative sur le sud du Québec pour une période de près de deux semaines. De nombreux records de chaleur ont été battus et le sud du Québec a même traversé une période de canicule particulièrement hâtive. Cette situation a provoqué un épisode de sécheresse persistante, entrainant l’éclosion d’un grand nombre de feux de végétation.

Au total, 213 incendies ont été enregistrés au cours du mois de mai, dont 197 sont survenus dans les deux premières semaines du mois. Il s’agit d’un nombre d’incendies plus élevé que la moyenne des dix dernières années, qui se situe à 141 feux. Cependant, seulement 155,3 ha de forêt ont été affectés par ces incendies comparativement à une moyenne de 2 819,5 ha.

Les principales régions où sont survenus les incendies sont les Laurentides, la Mauricie, l’Outaouais et Lanaudière. Un peu plus de 50% des feux ont pris naissance dans des secteurs périurbains, à proximité des zones habitées. Bien que les interventions des pompiers municipaux et des équipes de la SOPFEU aient permis de limiter les dommages, quelques incendies ont tout de même entrainé l’évacuation de certains secteurs et endommagé des bâtiments. À titre d’exemple, le Feu 159, a affecté 14,6 ha de forêt dans la MRC des Laurentides, en plus d’avoir causé des dommages aux installations d’un vignoble. Notons également le Feu 132, survenu dans la MRC du Témiscamingue, ayant entrainé l’évacuation de plusieurs chalets et affecté 10,8 ha de forêt.

Interdiction de faire des feux à ciel ouvert

En collaboration avec la SOPFEU, le ministère de la forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP) a décrété une interdiction de faire des feux à ciel ouvert du 7 au 15 mai, et ce, sur une bonne partie du territoire québécois. Cette restriction se démarque tant par sa durée (9 jours) que par le fait qu’elle fut nécessaire très tôt en saison.

Cette mesure, jumelée aux multiples efforts de prévention et de sensibilisation déployées par la SOPFEU et par ses partenaires, ont certainement permis d’éviter de nombreux incendies et les dommages qui en découlent. Soulignons à cet égard que le SOPFEU a profité des dernières semaines pour poursuivre sa campagne de sensibilisation visant à déboulonner les mythes entourant les feux de végétation au printemps.

Brûlage de rebuts

La principale cause des incendies survenus au cours du mois de mai (50 incendies) est attribuable à la perte de contrôle d’un brûlage d’herbe ou de rebuts réalisé par des citoyens dans le cadre du ménage printanier de leur terrain. La SOPFEU rappelle que ce type de brûlage comporte des risques importants, tant pour la forêt, que pour les propriétés, les habitations et les infrastructures environnantes.

L’organisme de protection recommande plutôt de recourir à des solutions de rechange écologiques et sécuritaires, telles que le compostage, la collecte des résidus verts et l’écocentre.

Par ailleurs, 44 incendies ont été causés par des mégots de cigarette jetés dans les broussailles. Les feux de camp mal éteints ou mal contrôlés ont causé 28 feux de végétation. Notons que 97,2 % des incendies ont été causés par l’activité humaine, alors que six incendies sont attribuables à la foudre.

Prudence en période estivale

La SOPFEU rappelle que le mois de juin marque le retour de certaines activités estivales comme la pêche, la randonnée et le camping. La prudence est de mise lorsque le feu est utilisé pendant ces activités en forêt. Bon an mal an, les feux de camp sont responsables d’environ 60 incendies de forêt.

Pour éviter une telle situation, la SOPFEU recommande d’utiliser un foyer muni d’un pare-étincelles ou de faire son feu de camp dans un endroit bien dégagé, sur un sol de terre battue, de sable ou de gravier ne contenant aucune matière combustible. Le feu de camp ne devrait pas excéder une dimension d’un mètre par un mètre. Il faut le surveiller en tout temps et garder de l’eau à proximité pour l’éteindre.

Avant de quitter les lieux, il faut s’assurer d’éteindre le feu complètement avec de l’eau ou du sable. Il faut bien remuer les cendres et recommencer au besoin jusqu’à ce qu’il soit possible de toucher les cendres avec la main. Si le danger d’incendie varie d’élevé à extrême ou s’il y a du vent, il vaut mieux s’abstenir de faire un feu afin d’éviter qu’il se propage à la forêt environnante.

Auteur : Rendez-Vous Nature

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2022-06-06 13:22:35