Rechercher

Erin O'Toole semble renier une promesse sur les armes à feu

Le chef conservateur, Erin O'Toole, semble renier une promesse écrite noire sur blanc dans sa plateforme électorale.

Les tentatives d'explication de son parti, additionnées aux accusations de ses adversaires, pointaient vers une manipulation de vocabulaire plutôt qu'un changement de position.

"On va maintenir l'interdiction sur les armes d'assaut", a répété à plusieurs reprises Erin O'Toole, vendredi matin, à Montréal, aux journalistes qui voulaient revenir sur ce sujet abordé pendant le débat télévisé de la veille.

Sur les ondes de TVA, le chef libéral Justin Trudeau avait alors souligné une promesse claire dans la plateforme conservatrice, celle d'annuler un décret libéral qui a interdit toute une série d'armes à feu.

Puisque jeudi soir, M. O'Toole n'a pas voulu dire clairement ses intentions, vendredi matin, les questions sont revenues, nombreuses. Et à chaque fois, M. O'Toole a répété qu'il va "maintenir l'interdiction sur les armes d'assaut". Et à chaque fois, il a enchaîné en disant qu'un gouvernement conservateur "ciblerait les gangs de rue, la contrebande".

Il a été impossible de lui faire expliquer l'apparente contradiction entre cette nouvelle déclaration et le contenu de sa plateforme.

À Mississauga en Ontario, Justin Trudeau est donc revenu sur le sujet.

"Ce manque de clarté sur cet enjeu-là est malheureusement typique d'un chef qui dit une chose aux groupes d'intérêts spéciaux - que ce soit les groupes anti-choix, que ce soit le lobby des armes

à feu, que ce soit ceux qui nient les changements climatiques - et (...) le contraire aux Canadiens", s'est insurgé le chef libéral.

"Sur (...) un enjeu si important pour tant de Canadiens, qu'il dise ce qu'il va faire", a réclamé M. Trudeau.

Le chef du Bloc québécois a aussi espéré entendre Erin O'Toole clarifier tout cela.

"Moi je veux voir M. O'Toole soit réaliser sa promesse de bannir les armes d'assaut, ou soit répéter en anglais ce qu'il a dit hier en français, voir comme il va être reçu dans l'Ouest", ironisait Yves-François Blanchet, lors d'un arrêt de campagne à Longueuil.

En après-midi, se préparant à quitter Québec, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) a fauché les libéraux dans sa critique des conservateurs.

"Il est juste de dire que leur plan n'est pas clair", a-t-il dit des conservateurs à propos des armes d'assaut. "Mais il est aussi juste de dire que le plan de M. Trudeau n'a pas vraiment répondu aux demandes de la communauté", a-t-il ajouté.

Les explications et les attaques concordent

Les libéraux ont sorti une brochette de candidats, en point de presse, vendredi après-midi, pour s'en prendre à Erin O'Toole. Mélanie Joly l'a carrément accusé de "mentir" et elle a supposé qu'il utilise une définition très étroite des "armes d'assaut" pour prétendre qu'il va maintenir leur interdiction.

Sa théorie a été confirmée par Polysesouvient pour qui le discours conservateur est clair comme de l'eau de roche. "Ce qu'il fait, c'est imiter les tactiques du lobby des armes à feu en jouant sur les mots", peut-on lire dans un communiqué publié par le groupe.

Et puis, la tentative de "clarification" du Parti conservateur est allée dans le même sens.

"Nous allons commencer par abolir (...) le décret de mai 2020, et faire un examen de la Loi sur les armes à feu (...). Nous allons ensuite la mettre à jour en créant un système de classification simplifié et en le codifiant dans la loi pour bien préciser quels types d'armes entrent dans chaque catégorie", a-t-on écrit dans un courriel.

Peut-on en comprendre que M. O'Toole lèverait, jusqu'à nouvel ordre, l'interdiction de l'arme utilisée dans le massacre à Polytechnique? La question est restée sans réponse.

Auteur : La Presse Canadienne

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2021-09-05 09:36:43