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La tordeuse du bourgeon de l'épinette nuit indirectement au caribou forestier

La tordeuse des bourgeons de l'épinette nuit indirectement aux efforts de rétablissement du caribou forestier au Québec, notamment parce qu'elle favorise la présence du loup.

C'est ce que révèle une étude universitaire à laquelle ont participé des chercheurs du Département de biologie et du Centre d'étude de la forêt de l'Université Laval.

Afin de parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont étudié un secteur de la Côte-Nord où sévit une épidémie de tordeuse depuis 2006.

Ils ont observé que les forêts durement touchées par la tordeuse sont plus ouvertes, ce qui favorise une régénération forestière composée davantage de feuillus, la nourriture préférée des orignaux, mais pas celle des caribous. En 12 ans, la densité d'orignaux a d'ailleurs augmenté de 70 % dans l'aire d'étude à cause de la proportion de feuillus qu'on y trouve.

Guillemette Labadie, qui fait partie de l'équipe de chercheurs, signale qu'en créant un milieu ouvert propice aux feuillus, les épidémies de tordeuse favorisent aussi l'augmentation des populations de loups. Les caribous sont alors davantage exposés à ce prédateur.

Dans un article publié par l'Université Laval, Mme Labadie ajoute que la récolte des arbres infestés par la tordeuse favorise aussi les habitats ouverts et requièrent l'aménagement de chemins forestiers qui facilitent les déplacements des loups.

Guillemette Labadie rappelle que le réchauffement climatique favorise le déplacement de la tordeuse vers le nord. Elle craint que dans quelques décennies, toute l'aire de répartition du caribou forestier soit touchée par les épidémies de tordeuse

Ces effets néfastes de la tordeuse des bourgeons de l'épinette sur le caribou forestier surviennent alors que les effectifs de ce cervidé sont déjà dans un état précaire au Québec. Le caribou forestier est protégé en tant qu'espèce menacée au Canada depuis mai 2003 alors qu'au Québec, c'est en 2005 qu'il a obtenu le statut d'espèce vulnérable.

Depuis 2010, la tordeuse est associée à plus de 13 millions d'hectares de forêts défoliées au Québec et la densité des populations augmente graduellement pour atteindre un stade épidémique environ tous les 30 ans.

Cette année, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) prévoyait des pulvérisations aériennes devant protéger de la tordeuse quelque 747 000 hectares de forêts vulnérables.

Auteur : Rendez-Vous Nature

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2021-07-29 17:30:46