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Des clubs de motoneigistes réclament des mesures distinctes

La période de relâche aura été l'occasion pour les trois principaux clubs de motoneigistes du Saguenay-Lac-Saint-Jean de réclamer des mesures distinctes de financement.

Par Denis Villeneuve, Initiative de journalisme local - LE QUOTIDIEN

 

Lors de discussions tenues mercredi avec Réal Camiré, président de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ), les directions ont pu échanger sur le nouveau mode de financement " Objectif 2020 ", que met en branle la FCMQ, afin mieux répartir les revenus provenant des droits d'accès aux sentiers entre les 199 clubs de la province.

Selon Joachim Simard, président du Club Caribou-Conscrits, les échanges ont permis de faire le point sur le nouveau mode de financement des clubs, un mode auquel n'a pas adhéré le club, mais surtout de réclamer des mesures distinctes pour son organisation.

Avec ses 4500 membres, 800 kilomètres de sentier à entretenir avec huit surfaceuses, et bientôt neuf, cinq garages et deux véhicules de transport, le Club Caribou-Conscrits fait partie d'une classe distincte. " On a mentionné que le paiement de 70 $ de l'heure pour l'entretien des sentiers est complètement insuffisant. Ça nous prend 110 $ de l'heure et idéalement 120 $ ", déclare M. Simard.

Cette demande se justifie, selon lui, par le fait que le club doit assumer l'entretien sur de longues distances avec des opérateurs payés, et ce, durant une saison qui compte plusieurs semaines supplémentaires comparativement aux clubs du sud de la province.

Pour ce qui est du maintien de cinq garages, M. Simard croit qu'il faut voir dans le maintien de ces immeubles une façon d'économiser en frais de transport lorsque des surfaceuses sont en bris, ainsi qu'une économie sur les heures de surfaçage étant donné les longs parcours à entretenir.

" Un opérateur qui part d'Onatchiway pour se rendre au lac Tshitogama doit rouler pendant 15 à 16 heures aller-retour. Il lui faut rouler plus vite, sinon il n'y arrive pas. "

Le président du Club Caribou-Conscrits estime avoir reçu une bonne écoute de la part de la direction de la FCMQ et s'attend de recevoir des propositions d'ajustements en raison de la situation particulière du club. " On a dit ce qu'on voulait et si on n'a pas ça, il n'est pas question d'embarquer dans le 2020 ", conclut-il.

Des avantages et des inconvéniants

Au Club Lac-Saint-Jean, le président Daniel Simard a pu échanger au nom de ses 2800 membres qui entretiennent 500 km de sentier à l'aide de cinq surfaceuses et un garage. Il admet que le nouveau modèle de financement comporte des avantages tout en ajoutant que le 70 $ pour chaque heure d'entretien de sentier n'est pas tout à fait suffisant.

" Cet hiver, du mois de décembre au 15 janvier, aucun surfaçage n'a été fait en raison de l'absence de neige, mais on a d assumer des dépenses quand même. C'est aussi vrai qu'on a un hiver exceptionnel qui n'a pas permis de bien tester le nouveau système. Les projets-pilotes ont été élaborés à partir de l'historique des données des trois derniers hivers. Selon lui, il y a place à l'amélioration et il faudra attendre le bilan de la saison actuelle pour élaborer davantage sur les points à améliorer" .

Parmi les autres récriminations sur la table, M. Simard pointe la MRC Lac-Saint-Jean Est, puisque le club ne bénéficie pas de la même aide financière que les clubs du Saguenay, avec la MRC du Fjord et la Ville qui apportent un soutien financier.

Il rappelle que le Club Lac-Saint-Jean entretient la porte d'entrée de la région, dans la Réserve faunique des Laurentides, jusqu'au Mont-Apica, avec la tenue de son relais.

M. Simard partage entièrement l'opinion du président Réal Camiré à l'effet que les droits d'accès des motoneigistes ne doivent pas servir à opérer un relais, sauf que le relais est une réalité et qu'il en va d'une question de sécurité des motoneigistes et de l'approvisionnement en essence.

Cette année, en raison de la COVID-19, le relais ne peut recevoir qu'un nombre limité de clients, ce qui occasionne une baisse de revenus. " On va entreprendre des démarches pour trouver des partenariats importants afin d'améliorer la sécurité des sentiers. On a demandé 65 000 $, mais ça prend des oreilles qui veulent nous écouter. "

M. Simard précise que depuis douze ans, les MRC de la région accordent 15 000 $ par année pour l'entretien du sentier de la Réserve faunique, mais que cette somme n'a jamais été indexée.

Mieux comprendre certaines subtilités

Au Bas-Saguenay, le président du Club de motoneigistes du Fjord, Gérald Gagné, a mentionné que les échanges avec M. Camiré ont été enrichissants puisqu'ils ont permis de mieux comprendre certaines subtilités d'Objectif 2020 en ce qui a trait à la redistribution des droits d'accès versus les aides à l'achat de surfaceuses et l'entretien des infrastructures et au versement des revenus de 200 $ du kilomètre reconnu les 1er novembre 1er décembre.

" On reste dans le programme. Pour l'avancement du loisir de la motoneige, il faut s'en aller là ", conclut-il. Du côté du Club de motoneigistes Saguenay, il n'a pas été possible de discuter avec le président Bernard Tremblay.

Auteur : La Presse Canadienne

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2021-03-05 15:40:31