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Dix événements météorologiques qui ont marqué 2020

L'année 2020 a été une fois de plus le théâtre de catastrophes sans précédent et de conditions météorologiques folles et dangereuses d'un océan à l'autre, selon le climatologue principal d'Environnement Canada.

Une violente tempête de grêle à Calgary a détruit plus de voitures que les Albertains en achètent normalement en un an. La chaleur en Ontario a quadruplé le nombre habituel de nuits chaudes et étouffantes à Toronto.

La côte Est a connu huit ouragans, contre deux ou trois normalement. En Colombie-Britannique, la fumée d'incendies de forêt a affecté la qualité de l'air, qui était parmi les pires dans le monde.

Une inondation a chassé les résidents de Fort McMurray, en Alberta, de leurs maisons.

"Ce fut une année coûteuse. Ce fut une année extrême", a résumé Dave Phillips, climatologue principal d'Environnement et Changement climatique Canada. "Et ça n'a pas été vraiment étonnant."

La compilation de la liste annuelle des dix événements météorologiques canadiens les plus importants depuis 1996 n'a pas laissé M. Phillips blasé. C'est simplement que, après 24 années consécutives de températures équivalentes ou supérieures à la normale, c'est ce à quoi le Canada peut maintenant s'attendre.

"Les scientifiques ont vu ce lien très clair entre le changement climatique et les conditions météorologiques extrêmes, a-t-il souligné. On ne peut plus le nier."

L'année 2020, a-t-il dit, a été remarquable quant aux conséquences qu'ont eues des événements météorologiques et climatiques extérieurs au Canada sur son propre territoire.

Les eaux de l'Atlantique, loin des côtes canadiennes, étaient jusqu'à trois degrés plus chaudes que la moyenne.

"Les conditions à l'extérieur du Canada ont rendu la saison des ouragans plus active, a remarqué M. Phillips. C'était une saison hyperactive."

La fumée de vastes incendies de forêt dans le nord-ouest des États-Unis a dérivé vers le sud de la Colombie-Britannique et jusqu'à l'est des Rocheuses en Alberta. Victoria et Vancouver avaient jusqu'à 80 % plus d'heures enfumées en septembre qu'en 2018, lorsque la province était aux prises avec des flammes.

"Ce que 2020 a démontré, à travers le ciel enfumé en Colombie-Britannique, les ouragans fréquents dans l'Est et la disparition des glaces dans le Nord, c'est que les changements climatiques qui se produisent à l'extérieur du Canada ont également un impact de plus en plus grand sur la santé et le bien-être des Canadiens", a indiqué M. Philips.

Les événements météorologiques ont coûté 2,5 milliards $ aux Canadiens cette année et ce ne sont là que les pertes assurées.

L'événement météorologique le plus important de l'année, selon M. Phillips, s'est produit le 13 juin lorsqu'une tempête de grêlons de la taille d'une balle de golf a frappé Calgary.

Poussés par des vents de 70 kilomètres/heure, les missiles glacés ont brisé des vitres, abattu des arbres et endommagé 32 000 voitures. L'inondation qui a suivi a submergé les rues, entraîné des pannes de courant dans plus de 10 000 maisons et coûté environ 1,3 milliard $ en réclamations d'assurance.

Le mois de septembre enfumé en Colombie-Britannique arrive en deuxième place.

À un certain point, Victoria a été enveloppée dans la fumée pendant 186 heures consécutives. À certains endroits, les températures ont chuté de huit degrés, la fumée masquant le soleil. L'air de Vancouver était jusqu'à sept fois plus toxique qu'il ne l'avait été lors des incendies de forêt de 2018 en Colombie-Britannique.

De retour en Alberta pour la troisième place

Un printemps froid, suivi d'une chaleur soudaine et de la pluie a provoqué des embâcles qui ont fait monter le niveau d'eau des rivières de la région de Fort McMurray de 4,5 à 6 mètres en quelques heures. Les plaques de glace étaient si grosses que des explosifs ne pouvaient pas les détruire, et 13 000 résidents ont dû quitter leurs maisons pendant plus d'une semaine.

Un été étouffant et particulièrement long dans le centre et l'est du Canada se classe en quatrième place.

Le 27 mai, la température à Montréal a atteint 36,6 degrés Celsius, un record de tous les temps en mai. En juin, le Québec a battu 140 records de température. La température moyenne à Ottawa pendant la vague de chaleur a été la plus élevée en 145 ans.

Fredericton a enregistré le plus de jours au-dessus de 30 degrés Celsius depuis 50 ans. La ville de Summerside, à l'Île-du-Prince-Édouard, eu dix jours de ce type par rapport à la moyenne d'un.

Ce ne serait pas une liste d'événements météorologiques canadiens sans une histoire de neige. Cette année, elle s'est produite à Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, où un blizzard considéré comme une "bombe météorologique" a mugi pendant 18 heures d'affilée en janvier. Près d'un mètre de neige a enterré les voitures jusqu'à leurs ornements de capot.

Le Canada doit s'attaquer au changement climatique, selon M. Phillips, qui estime que la pandémie de COVID-19 pourrait donner lieu à un certain optimisme.

"La leçon à tirer de la pandémie est que le monde s'est mobilisé, a-t-il soutenu. La science est la gagnante. Le changement climatique (la science) pourrait très bien en bénéficier."

Du moins, il l'espère.

"Il n'y a pas de vaccin contre les conditions météorologiques extrêmes", a-t-il souligné.

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Voici la liste des dix événements météorologiques les plus marquants de 2020 selon Environnement Canada:

1. Une tempête de grêle coûteuse à Calgary: Le 13 juin, de l'air chaud et humide est entré en collision avec des vents à différentes altitudes pour générer plusieurs séries de cellules orageuses. La visibilité a chuté à un demi-kilomètre, les températures ont chuté de cinq degrés en moins de six minutes et des boules glacées ont commencé à tomber, poussées par des vents de 70 km/h. La grêle a secoué des maisons, cassé des fenêtres, abattu des arbres et endommagé 32 000 voitures. Les dommages assurés totalisent 1,3 milliard $.

2. Septembre enfumé en Colombie-Britannique: Bien que la saison des incendies de forêt dans la province ait été tranquille, la fumée de vastes brasiers dans le nord-ouest des États-Unis a étouffé la province pendant des jours. Les résidents de Victoria et de l'est de la région de Kootenay ont été confrontés à l'une des pires qualités de l'air de l'histoire.

3. Inondations à Fort McMurray, en Alberta: Des semaines de froid extrême suivies d'une semaine de réchauffement rapide ont produit des embâcles en avril sur la rivière Clearwater. Elles étaient tellement imposantes que des explosifs n'ont pas pu les éliminer. Les rivières de la région ont monté jusqu'à six mètres, obligeant 13 000 personnes à quitter leurs maisons. Un homme s'est noyé, 1320 bâtiments ont été endommagés et des centaines de véhicules ont été submergés.

4. Un été sans fin et sans pitié: Les records de chaleur ont commencé en mai. Montréal a enregistré près de 37 degrés Celsius et ont duré jusqu'à la fête du Travail. Des centaines de records ont été fracassés, des Maritimes au Manitoba en passant par certaines parties des Grands Lacs, qui étaient jusqu'à cinq degrés plus chaudes que la normale.

5. Le "Snowmaggedon" de Saint-Jean: Le 17 janvier, la capitale de Terre-Neuve-et-Labrador a été frappée par une soi-disant "bombe météorologique" dont les conditions se sont rapidement intensifiées. Le blizzard a duré 18 heures, a laissé tomber près d'un mètre de neige et a enterré des véhicules. À partir de la veille de Noël, il n'y a eu qu'un jour sur 27 sans neige.

6. Les ouragans de l'Atlantique: Huit ouragans ont frappé le Canada en 2020, soit l'équivalent de trois saisons de tempêtes en une. Bien qu'ils aient frappé plus durement les régions du sud des États-Unis, ils ont tout de même déversé des pluies pouvant atteindre 150 millimètres jusqu'à Kingston, en Ontario, et provoqué des vents forts pouvant atteindre 90 km/h.

7. Une tornade au Manitoba: Une adolescente et un garçon ont été tués lorsqu'une tornade a projeté leur camionnette sur un kilomètre. La tornade la plus puissante de l'année, la plus meurtrière depuis 11 ans, a généré des vents pouvant atteindre 260 km/h.

8. Un printemps cruel: L'hiver a mis du temps à quitter les Prairies. L'Alberta a enregistré une température de -22 degrés Celsius à la fin de mars. Plus de 80 % du Canada a enregistré un printemps plus frais que la moyenne.

9: Conte de deux automnes: Le mois de novembre en Alberta et dans le centre de la Saskatchewan a apporté du vent et de la neige. Une chute de neige a duré 50 heures à Saskatoon et des accumulations de deux mètres de neige ont été observées à Swift Current, en Saskatchewan. Pendant ce temps, l'Ontario a connu un automne chaud. À un certain moment, Collingwood, en Ontario, a atteint 26 degrés Celsius, la journée de novembre la plus chaude depuis 60 ans.

10. Une longue fin de semaine d'août orageuse: Certaines régions de l'Alberta et de l'Ontario ont eu plus que leur part de pluie. L'humidité tropicale a amené jusqu'à 70 millimètres de pluie dans la région de Toronto, tandis que certaines régions de l'Alberta ont été secouées par des vents de 100 km/h et de la grêle qui a entraîné 4000 réclamations d'assurance et 55 millions $ en pertes de biens.

Auteur : La Presse Canadienne

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2020-12-16 10:41:47