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Une nouvelle piste de solution pour la protection du caribou en Gaspésie

Le caribou gaspésien, espèce en voie d'extinction, se trouve au Québec dans les limites du parc national de la Gaspésie.

Une étude conclue en 2020 par le professeur Martin-Hugues Saint-Laurent de l'Université du Québec à Rimouski propose une nouvelle méthode de création des aires protégées afin d'améliorer la préservation de cet animal.

L'étude a été réalisée par le professeur St-Laurent et ses collègues Sarah Bauduin et Steve Cumming de l'Université Laval, accompagnées d'Eliot McIntire de Ressources naturelles Canada. Ces experts présentent dans leur rapport un processus d'identification d'espaces à intégrer à un réseau d'aires protégées en se basant sur la situation du caribou de la Gaspésie.

En effet, ce sont la crise climatique et les changements encourus qui sont reconnus comme les deux principaux moteurs du déclin actuel de la biodiversité. Les aires protégées aident à préserver le paysage et les milieux naturels des perturbations anthropiques et, lorsqu'elles sont correctement conçues, peuvent également aider les espèces à faire face aux impacts de ces changements.

L'étude a démontré que les aires protégées, pour protéger adéquatement la biodiversité, doivent être conçues en fonction de la biodiversité et des espèces particulières qui forment le paysage, et non dans un esprit de conservation d'espèces focales ou d'éléments du ledit paysage.

" L'approche développée dans ce projet de recherche permet de cibler des habitats favorables à un échantillon représentatif de la biodiversité d'une région tout en considérant la connectivité fonctionnelle, soit la capacité des espèces à se déplacer entre des habitats protégés, mais aussi entre des aires protégées existantes et des aires protégées potentielles ", explique le professeur St-Laurent. Les aires protégées doivent donc couvrir un échantillon représentatif de la biodiversité régionale et être fonctionnellement connectées, facilitant les mouvements des espèces à travers un " réseau " d'aires protégées pour maximiser leur efficacité.

Les experts ont donc développé une méthodologie, qui fut illustrée en Gaspésie dans le cas du caribou, afin de définir des aires protégées reconstruites à mettre en ?uvre dans un réseau régional.

Les critères dans la définition de ces aires protégées sont la " représentativité écologique " et la " connectivité fonctionnelle ". Ils ont, par exemple, imagé les déplacements de la population de caribous de l'Atlantique et de la Gaspésie en voie de disparition à l'aide d'un modèle individuel.

À partir de ces observations, ils ont créé différents scénarios de réseau d'aires protégées et évalué leur représentativité écologique et leur connectivité fonctionnelle pour les conditions actuelles et futures. Et finalement, ils ont sélectionné un sous-ensemble des scénarios de réseau les plus efficaces, en formant de nouvelles aires protégées à partir de ces données.

Finalement, les aires protégées maximisant à la fois les deux critères, soient la représentativité écologique et la connectivité fonctionnelle, représentaient des zones appropriées à mettre en oeuvre dans un réseau d'aires protégées efficace.

Selon l'équipe de recherche, cette méthode est susceptible de contribuer au rétablissement du caribou de la Gaspésie, qui ne compte aujourd'hui que 70 caribous, comparativement aux années 1950 et leurs 750 individus. Selon la Loi canadienne sur les espèces en péril, cet animal est en péril depuis le début des années 2000.

Auteur : La Presse Canadienne

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2020-10-11 09:29:20