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Désenclaver Anticosti : le problème demeure entier

Le projet de sortir l’île d’Anticosti de son isolement par un service de traversier avec les continents Nord et Sud, vient de prendre le fond, mais le maire John Pineault n’a pas dit son dernier mot.

La Société des traversiers du Québec (STQ), mandaté par la Société du Plan Nord d’étudier cette faisabilité, a conclu qu’un lien maritime pour désenclaver Anticosti coûterait beaucoup trop cher et ne permettrait pas d’assurer l’avenir socio-économique d’Anticosti, et de la seule municipalité Port-Menier.

Ce projet chargé d’espoir remonte en 2017, l’ex-Premier ministre Philippe Couillard s’était s’engagé à évaluer cette possibilité de relier Anticosti à la terre ferme par un service de traversier régulier et fiable.

La décision de La Société des traversiers du Québec est tombée le 12 février dernier.

Le premier citoyen concerné par cette réponse est le maire d’Anticosti, John Pineault, qui déplore cette décision, issue selon lui d’une étude « entonnoir », menée avec des oreillères, dans un contexte où la STQ avait bien des problèmes à régler avec ses traversiers, dont le « F-A. Gauthier ».

Manque de créativité

« Quand j’ai appris cette décision, les deux bras m’ont tombé. La STQ qui a manqué de créativité, sans examiner toutes les possibilités, comme avec le privé. La STQ a regardé vers un traversier neuf de 150 M$, alors qu’il y avait d’autres navires disponibles ailleurs dans le monde, comme en Finlande et en Norvège. Donnez-moi le mandat et je vais en trouver un. Je n’en veux pas au ministre des Transports, François Bonardel, pour qui j’ai beaucoup de respect. Cependant, le service actuel de traversier avec la Basse Côte-Nord ne pourra pas fonctionner mieux qu’il ne le fait actuellement. Le ministre Bonardel m’a dit qu’il ferait une refonte totale de tout ce qui se fait à la STQ », espère le maire Pineault.

Selon ce dernier, le problème de désenclaver l’île reste entier. Mais l’espoir demeure. En obtenant sa reconnaissance au patrimoine mondial de l’UNESCO, Québec devra conséquemment en assurer son accessibilité.

Bon « plaster sur le bobo »

Entretemps, le maire d’Anticosti se réjouit que Québec ait mis un « plaster sur le bobo », en accordant une aide financière de 1 400 000 $ à Air Liaison pour augmenter la férquence de ses vols de Port-Menier vers Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre.

Les journées de vol passent de quatre à six jours par semaine, pour une hausse de 62 % des vols qui passent de 16 à 26 par semaine. Le coût du billets aller-retour Port-Menier/Sept-Îles serait réduit de 120$.

S’ajoute le Programme de réduction des tarifs aériens qui permet à un usager d’obtenir des remboursements équivalant à 60 % du coût d’un billet d’avion, jusqu’à un maximum annuel de 3 000 $. Un billet d’avion aller-retour Port-Menier/Sept-Îles coûte 500$. Moins les déductions mentionnées précédemment. Ça devient plus raisonnable.

«Je suis très heureux de cette hausse des vols. Pour des gens d’affaires et les personnes qui ont des examens médicaux, c’est un avancement important. Ce qui se faisait en trois jours, on va le faire en une journée »

Inquiet des coûts élevés

Mais le maire s’inquiète aussi pour les pourvoyeurs dont l’accès en avion à l’île coûte très cher à la clientèle. Un lien inter-rives permettait au quotidien de bâtir d’autres forfaits plus raisonnables pour les chasseurs et plus profitables pour les pourvoyeurs de chasse, de pêche et de villégiature.

À l'émission radio « Rendez-Vous Nature » des 22 et 23 février, le maire John Pineault commente davantage cette décision de la STQ et il fait le point sur le dossier de l’UNESCO, dont la prochaine étape est le dépôt d’un rapport préliminaire en septembre, avant le dépôt final en février 2021.

Auteur : Ernie Wells

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2020-02-24 15:10:20