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Caribous: Pierre Dufour avoue son impuissance à protéger les petits cheptels

Québec ne veut pas sauver le caribou forestier à des coûts prohibitifs.

Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, a avoué mercredi son impuissance relativement à la sauvegarde des petits cheptels de moins de 50 bêtes.

"Oui, il y a une question pécuniaire, a-t-il lancé en mêlée de presse à l'Assemblée nationale. Un moment donné, on met (combien) d'argent?"

"On a aussi tout l'aspect industriel qui nous dit: "Bien là M. Dufour, si vous faites quelque chose pour le caribou, on va perdre des emplois"", a poursuivi le ministre.

Le caribou forestier est menacé sur des territoires convoités par l'industrie forestière.

Le gouvernement Legault a récemment aboli des mesures de protection du caribou forestier sur trois territoires au Saguenay-Lac-Saint-Jean afin de les offrir à l'industrie. Québec dit s'appuyer sur des données datant de 2012 pour conclure à l'absence de caribou dans cette région.

Le biologiste Martin-Hugues St-Laurent, de l'Université du Québec à Rimouski, a promptement accusé le gouvernement dans une entrevue au "Devoir" de prendre une décision "prématurée".

Il a recommandé de ne pas couper les vieilles forêts pour assurer la survie du caribou forestier.

Mercredi, Pierre Dufour a dénigré M. St-Laurent. "C'est facile d'être assis dans sa tour d'ivoire à l'Université de Rimouski et de dire: "Voici comment ça fonctionne"", a-t-il raillé.

"Si M. St-Laurent est capable de faire repousser une forêt mature comme il dit toujours, "ça prend une forêt mature", s'il est capable de me repousser une forêt en l'espace d'un an, bien qu'il me la dise la solution, parce que je ne l'ai pas la solution", a-t-il ajouté.

Poursuivre des missions contradictoires

Par ailleurs, le ministre, qui est à la fois responsable des Forêts et de la Faune, ne croit pas ainsi poursuivre des missions contradictoires.

Il est normal, selon lui, de travailler à favoriser l'industrie forestière tout en tentant de préserver la biodiversité.

"On est capable d'avoir un côté la foresterie et de l'autre côté, la faune, et les deux gravitent dans le même territoire. Au moins, on a les oreilles et les babines qui sont dans le même terrain de jeu", a-t-il affirmé.

M. Dufour doit déposer une politique faunique en 2020. Il a choisi de reporter à 2022-2023 la mise en ?uvre d'une stratégie de protection du caribou forestier.

Auteur : La Presse Canadienne

Catégorie : Nouvelles

Publié le : 2019-12-11 18:31:04