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Mouchetées printanières à la réserve de Portneuf

À l’instar de bien des pêcheurs, avec les conditions printanières exécrables que nous connaissons, je redoutais ma première sortie de pêche de la saison.

Je m’attendais à connaître un séjour plutôt ordinaire, mais la réserve faunique de Portneuf nous a offert le contraire.

Dès notre arrivée, le directeur, Mathieu Caron, nous prévient que la pêche est difficile, mais que si nous y mettons les efforts, nous pourrions avoir des surprises. Nous nous rendons au chalet Steain, nous installer pour le séjour et découvrir notre plan de pêche.

« Avec les eaux hautes et froides que nous avons, tout peut se produire, affirme le directeur. En fin de semaine, certains pêcheurs ont connu du succès alors que d’autres ont fait chou blanc. Il faut se croiser les doigts, espérer que la truite va collaborer et surtout être patient. »

Effectivement, en début de saison, lorsque la glace vient à peine de quitter la surface d’un lac, la truite doit prendre quelques jours et surtout profiter de journées chaudes, pour reprendre son cycle de vie normal. C’était loin d’être le cas lorsque nous sommes montés dans les chaloupes pour tenter notre chance.

Nous avions plus l’impression de faire de la pêche hivernale que de la pêche printanière du milieu de mai. À notre première sortie, nous avons réussi à déjouer trois truites qui faisaient osciller la balance à près de deux livres au total. Pas si mal pour une sortie où je croyais revenir bredouille.

L’HEURE DU MIRACLE

À notre deuxième journée de pêche, encore là, les conditions n’étaient pas à leur meilleur. Le froid, le vent, quelques gouttes de pluie, tout ce qu’il faut pour nous décourager. En plus, dans le sentier d’accès en certains endroits, il y avait de la neige en bonne quantité. Toutes ces conditions ne nous donnaient pas vraiment confiance.

Une fois nos lignes montées, nous nous éloignons tranquillement du quai lorsque tout à coup, une première truite se laisse attirer par une Lake Clear couleur arc-en-ciel. Nous sommes plutôt fiers de constater qu’au moins, nous ne nous sommes pas donné tout ce mal pour rien.

Nous poursuivons notre chasse dans ce petit lagon moins profond près du rivage. D’autres truites viennent mordre à l’appât dont une sur la mouche Silver Par Belle qu’un de mes compagnons de pêche, Karl Tremblay, aime beaucoup utiliser.

À la fin de cette sortie de plusieurs heures, complètement gelés, nous regagnons le chalet avec neuf belles truites, dont deux spécimens qui font osciller la balance à plus de deux livres. Dans les circonstances, c’est ce que j’appellerais une pêche quasi miraculeuse.

« Nous avons travaillé très fort pour améliorer la qualité de pêche dans la réserve, souligne le directeur. Nous avons aménagé des frayères, dégagé des affluents, nettoyé des ruisseaux d’accès, des efforts qui ont porté fruit. Dans certains cas, nous avons aussi fermé des lacs durant plusieurs années. Il semble bien que nos efforts n’ont pas été vains avec ce que nous venons de vivre. »

BIEN CHOISIR

À moins de vivre une période de chaleur assez importante, il faudrait attendre à la fin de mai et même au début du mois de juin pour retrouver des conditions de pêche plus fidèles à la normale, si on peut le dire ainsi.

Comme nous l’avons fait durant notre séjour dans la réserve de Portneuf, il faut bien choisir des endroits sur le lac où l’eau est moins profonde, là où les quelques rares rayons du soleil vont réchauffer l’eau plus rapidement.

Il faut aussi ralentir sa vitesse pour pêcher à la traîne ou encore opter pour la bonne vieille méthode des lancers vers les bords du lac depuis le large. Les truites que nous avons capturées avaient commencé à se nourrir avec des larves d’insectes qui se trouvent au fond des lacs, souvent au travers des troncs d’arbres qui sont tombés dans le lac.

Chose certaine, si vous désirez vivre un séjour offrant une pêche de qualité en ce début de saison difficile, vous ne vous tromperez pas avec la Réserve faunique de Portneuf. Elle offre aux pêcheurs 375 lacs et 11 rivières avec séjour en chalet, en prêt-à-camper ou en camping.

Vous pouvez tout savoir sur les coûts et les disponibilités de la saison en rejoignant le poste d’accueil de Rivière-à-Pierre au (418) 323-2028. Chose certaine, une pêche d’une telle qualité à une heure et demie de

Québec, c’est assez exceptionnel !

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le mercredi 22 mai 2019 dans le Journal de Québec

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Découvertes

Publié le : 2019-05-24 08:15:12