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L’été de 2023 aurait été favorable pour la tique !

Les chasseurs qui sont en forêt à la quête d’un orignal, ont peu de chances de pouvoir observer des larves de la tique d’hiver sur leur prise, même si la dernière saison estivale a offert des conditions favorables à la prolifération de cet acarien.

Cette semaine à « Rendez-Vous Nature », le biologiste Christian Dussault, à la Gestion des espèces et des habitats terrestres au ministère responsable de la faune, fait le point sur la situation de la tique d’hiver.

Et justement, le début de l'automne est une période problématique pour le grand gibier, puisque celle-ci coïncide avec le rut de l’orignal, et qu’au même moment, les larves de la tique d’hiver sont en période d’abondance

Grosse comme un grain de poivre…

Selon le scientifique Dussault, les chasseurs d’orignaux auraient toutefois peu de chances de voir des larves de la tique sur un animal récolté.

« À l’automne, c’est même un défi pour le chasseur de pouvoir observer des tiques sur un orignal. Celles-ci sont au stade de très, très petites larves, de la grosseur d’un grain de poivre. Les larves se dissimulent sous les poils de l’orignal et elles sont très difficiles à observer. Il n'y a aucun danger pour le chasseur et la chair de l’orignal est totalement comestible sans aucun effet négatif ».

Infesté de 100 000 tiques

Minuscule à l’automne, la tique, sous forme de larve, se nourrit du sang de l’orignal et à chaque fois qu’elle se gorge du sang du cervidé, elle grossit, grossit, passant ensuite au stade de nymphe, puis à celui d’adulte.

« Bien remplie de sang, la femelle adulte atteint jusqu’à deux à trois centimètres de long. C’est impressionnant. Un orignal sévèrement infesté peut supporter plusieurs dizaines de milliers de tiques à la fois. Les cas les plus sévères peuvent atteindre des infestations jusqu’à 100 000 tiques sur un même orignal », indique le biologiste.

Et il poursuit : « La bonne nouvelle est que la tique d’hiver n’est pas reconnue comme un vecteur d’aucune maladie chez l’être humain. On peut donc manipuler un orignal porteur de tiques sans aucuns problèmes. Aucun danger non plus, la chair de l’orignal est totalement comestible sans aucun effet négatif ».

Orignaux et larves se rencontrent

La « grosse chasse », de l’orignal arc-arbalète débute ce 30 septembre dans la plupart des zones de chasse du Québec. En plein dans la période où les larves de la tique vont grimper sur la végétation herbacée pour aller se positionner sur le garrot de l’orignal. Elles attendent son passage pour s’y accrocher et y passer l’hiver.

Selon Christian Dussault, deux facteurs importants contribuent à la prolifération de la tique. D’abord un printemps hâtif, quand il n’y a pas de neige au sol à partir de la fin avril.

À ce moment, les tiques vont quitter l’orignal et tomber au sol pour pondre leurs œufs. Les étés pluvieux sont favorables à la survie des larves, alors que les sécheresses réduiraient leur survie. Mais quand l’hiver est neigeux et que le printemps se fait attendre, avec de la neige au sol jusqu’au début de mai, c’est bon pour l’orignal car en tombant de son dos en avril, les tiques gèlent et meurent dans la neige sans pouvoir pondre leurs œufs.

Pour l’heure, sauf sur une base expérimentale très limitée, il n’existe aucune médication pour éliminer les tiques d’hiver et soulager les orignaux, sinon un acaricide ingéré par l’orignal, mais dans un cadre expérimental très limité.

On entend ou réentend cette entrevue en cliquant sur le lien ci-dessus.

 

 

Photo du bas :

En entrevue à « Rendez-Vous Nature », le biologiste Christian Dussault, spécialiste de la tique d’hiver, à la Gestion des espèces et des habitats terrestres au ministère responsable de la faune, fait le pont sur la situation de l’acarien. (Photo Courtoisie MFFPQ)

Auteur : Ernie Wells

Catégorie : Chasse

Publié le : 2023-10-04 06:46:13