Rechercher

Plus de chevreuils et moins d’orignaux

Les chasseurs ont connu moins de succès pour l’orignal avec une récolte de 18 402 bêtes l’automne dernier, une baisse de plus de 1600 bêtes.

Pour les chasseurs de chevreuils, la récolte a été meilleure malgré une baisse du nombre de permis vendus.

Dans le cas de l’orignal, si on compare aux résultats de 2020, alors que la récolte de femelles n’était pas permise comme l’automne dernier, le nombre de bêtes enregistrées était de 20 031 alors que cette saison, elle a été de 18 402. Cela représente donc une baisse de 1629 bêtes.

« Je ne crois pas qu’il faille s’inquiéter de cette baisse pour l’instant. Il faut surveiller de près la situation, pour connaître l’évolution de la récolte dans les prochaines saisons », explique le biologiste Maxime Lavoie, responsable du dossier de l’orignal au ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs. 

« Il est certain qu’une partie de l’explication de cette baisse passe par la température très chaude que nous avons connue l’automne dernier, durant la saison de chasse. Il faut faire attention. Ces résultats ne sont pas catastrophiques. Ils sont dans la moyenne des 20 dernières années. 

« Il faut mentionner aussi que dans certaines zones, nous avions des mesures plus restrictives qu’il y a deux ans ou quatre ans. Par exemple, dans la réserve faunique des Laurentides, le nombre de permis de femelles a été diminué », ajoute-t-il.

RIEN D’ALARMANT

Pour ce spécialiste, la baisse du succès n’est pas alarmante, mais elle est certainement à surveiller.

« Ce qu’il faut regarder, c’est le succès de chasse pour les mâles adultes. C’est le segment de la population qui peut être récolté chaque année. Si on regarde le succès de chasse, c’est quand même assez stable depuis 2004. 

« Je crois que nous sommes toujours dans une période assez abondante d’orignaux. Il est vrai que dans certaines zones, la population a diminué alors que dans d’autres, elle a augmenté. Depuis que la population d’orignaux a commencé à augmenter aux alentours de 2004, nous sommes dans une période de stabilité. 

« Oui, pour une première année, on voit une diminution dans la récolte, mais avant de prendre des décisions ou dire quoi que ce soit, il faut suivre la situation de près et voir si la diminution va se perpétuer. Je répète que je ne suis pas inquiet, mais il faut surveiller la situation de près. »

L’automne dernier, 170 000 permis ont été vendus. Cet hiver, des inventaires aériens seront faits dans les régions de la Capitale-Nationale, du Nord-du-Québec, en Outaouais et au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

LE CHEVREUIL

Dans le cas de l’autre grand gibier préféré des chasseurs au Québec, le chevreuil, la situation a été tout autre.

La récolte de 55 318 bêtes représente une augmentation de 17 % par rapport à 2021 (54 762). À l’échelle du Québec, le taux de succès a été de 37 %, un taux qui n’avait pas été atteint depuis 2007.

« Nous avons connu un excellent bilan pour la chasse aux cerfs de Virginie [chevreuils], que ce soit au niveau provincial ou dans chacune des zones, raconte la biologiste responsable du dossier au ministère, Sonia De Bellefeuille. Nul doute que les modalités de chasse ont porté fruit. 

« Toutefois, il faut ajouter un autre facteur important, soit les trois hivers consécutifs relativement cléments que nous avons connus sur l’ensemble du Québec. Nul doute que le cerf en a profité largement. »

Depuis peu, il est possible de se procurer un deuxième permis de chasse, afin de récolter un deuxième cerf dans une autre zone.

« Même si le nombre de 20 000 permis supplémentaires vendus peut paraître gros, les chiffres de récolte prouvent que ce n’est pas dommageable pour le cheptel. Seulement 2211 chasseurs ont récolté un mâle adulte et une femelle alors que d’autres ont récolté deux cerfs sans bois. 

« Seulement 1240 chasseurs qui ont récolté deux mâles. Ces chiffres représentent un taux de succès de 18 % parmi les chasseurs qui se sont procuré deux permis. 

« Il ne faut pas croire que tous les chasseurs qui se procurent un deuxième permis vont automatiquement abattre une deuxième bête. Cette modalité permet à plusieurs d’avoir tout simplement une deuxième chance de prélever un cerf dans une autre zone. »

Elle rappelle toutefois que l’hiver demeure le pire ennemi de l’espèce.

« Lorsqu’il y a beaucoup de neige, la dépense énergétique est plus importante pour se déplacer et s’alimenter. Lorsque les conditions sont là, le chevreuil s’en donne à cœur joie et on voit apparaître beaucoup de faons dans la population. »

À l’exception d’Anticosti, où 130 000 permis ont été vendus, ce qui représente une baisse de 2 %, et la récolte a été meilleure. C’est donc le signe que le cheptel est en santé.

Pour ce qui est des résultats de l’expérience restrictive de la taille légale des bois (RTLB), les résultats seront connus sous peu. À partir des données recueillies et des consultations qui seront réalisées, des décisions seront prises pour l’application future de cette modalité de chasse.

AUTRES GROS GIBIERS

Dans le cas du dindon sauvage, un nombre record de chasseurs ont participé à la chasse printanière. Au total, 22 500 chasseurs ont récolté 9300 oiseaux. À l’automne, 2600 chasseurs ont récolté 440 dindons dont 57 % étaient des femelles.

La récolte d’ours noirs a été comparable à celle des dernières années avec 5600 ours récoltés. Elle se divise en 89 % par la chasse et 11 % par la trappe. La saison printanière demeure la plus productive alors que 90 % de la récolte totale a été faite durant cette période.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Chasse

Publié le : 2023-02-04 08:46:46