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Une dernière saison historique enregistrée à Sépaq Anticosti

La saison qui s'est terminée l'automne dernier sur le territoire de Sépaq Anticosti va passer à l’histoire pour deux raisons. Pour le nombre de chasseurs qui l’ont visité, mais aussi pour le retour des gros chevreuils mâles au pays de Menier.

« Nous n’avons jamais connu une situation semblable, d’expliquer le grand patron de Sépaq Anticosti, Robin Plante. Tant en villégiature que pour la chasse, l’an prochain, il ne reste que quelques places. Plusieurs centaines de chasseurs et de villégiateurs désirent visiter l’île. Disons que c’est un heureux problème. »

Durant la saison estivale, Sépaq Anticosti a accueilli plus de 1500 villégiateurs, alors que pour la saison de chasse, près de 2350 chasseurs étaient au rendez-vous. Le vieux proverbe qui dit que le malheur des uns fait le bonheur des autres s’applique vraiment dans le cas de Sépaq Anticosti. La raison de cela : la pandémie.

Dans le cas de la villégiature, les gens ne pouvant pas traverser les frontières ont cherché des destinations de vacances au Québec. C’est ce qui a amené bien des gens à s’intéresser à Anticosti. Ils y ont découvert une nature unique, des décors insoupçonnés, sans compter l’histoire de ce coin de pays absolument magique.

Les infrastructures de qualité sont là, avec l’Auberge de Port-Menier, et tous les pavillons et chalets dispersés un peu partout sur le territoire. Cette île est plus grande que l’Île-du-Prince-Édouard en superficie, avec ses 8000 km2. Ils ont aussi découvert une population d’insulaires avec toute une histoire. Ces gens sont forts.

LA CHASSE

Dans le dossier de la chasse, la même chose s’est produite, mais de façon différente. Depuis plusieurs années, une importante clientèle de chasseurs américains fréquentait Sépaq Anticosti.

Avec la pandémie, ils n’ont pas pu se rendre sur l’île, ce qui a ouvert la porte à de nombreux chasseurs québécois qui voulaient découvrir la chasse sur ce territoire magique. Il n’a fallu que quelques jours aux responsables de Sépaq Anticosti pour remplir les réservations laissées vacantes par l’absence des chasseurs non résidents.

Du même coup, on a créé un engouement pour la chasse au pays de Menier chez de nouveaux chasseurs.

L’autre point très important à mentionner, c’est que depuis deux ans, la chasse sur l’île offre la possibilité de récolter de beaux et gros chevreuils.

Il n’est pas rare maintenant d’avoir des bêtes qui font osciller la balance entre 160 et 200 livres. Certaines arborent des panaches qui font rêver les chasseurs de trophées. On peut parler ici de bêtes exceptionnelles, comme le prouvent les photos qui accompagnent cette chronique. Il n’y a plus seulement des panaches typiques d’Anticosti, comme le disaient les chasseurs dans le passé. Maintenant, les chasseurs cherchent le trophée qu’ils désirent depuis longtemps.

« Nous avons maintenant une qualité de récolte de chevreuils trophées comparable à plusieurs autres destinations qui offrent ce type de chasse, d’expliquer le responsable du service à la clientèle, Maxime Dubé. Nous travaillons à la reconnaissance de l’espèce Anticosti comme distincte, que nous pourrions nommer le cerf de Menier. Nous pourrions devenir une destination recherchée par tous les amateurs du monde entier. »

Pour qu’une population soit reconnue comme étant distincte des autres membres de son espèce, il faut qu’elle soit au moins pendant 100 ans coupée de tout contact avec ses congénères. Les cerfs d’Anticosti sont isolés depuis plus de 100 ans.

LA RÉSILIENCE

Il n’y a pas si longtemps, la publication des résultats d’un inventaire laissait croire que la population d’Anticosti était en sérieux déclin.

Sur le terrain, toutefois, l’ensemble des intervenants n’étaient pas d’accord avec ce constat. Certes, il y a quatre ou cinq ans, à l’instar de tous les autres chasseurs, je voyais moins de chevreuils durant un séjour de chasse. Parfois, on croyait chasser dans le désert. Lors d’une entrevue qu’il m’accordait, le biologiste responsable du dossier du chevreuil pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, François Lebel, m’avait mentionné que le chevreuil était un animal résilient. Très honnêtement, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Mais, au fil du temps, j’ai bien compris ce dont il parlait. En trois ans, le chevreuil est redevenu roi et maître sur l’île d’Anticosti. Il a su remonter la pente rapidement, si bien qu’aujourd’hui, il n’est pas rare de voir plus de 30 chevreuils en une journée de chasse. Il faut remonter dans les années 2012 pour trouver des résultats semblables.

Le chevreuil d’Anticosti a repris ses lettres de noblesse.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Chasse

Publié le : 2022-01-22 10:41:00