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« Les chasseurs tannés d’observer des écureuils, plutôt que des chevreuils ! »

« Les chasseurs sont tannés d’aller en forêt y observer des écureuils et des dindons sauvages comme en Outaouais, pendant deux semaines de temps et de ne pas voir de cervidés. Ils sont à la chasse du chevreuil et ils veulent voir des chevreuils ».

C’est ce que soutient en entrevue à « Rendez-Vous Nature », l’expert-conseil en chasse et pêche, Jean Larivière, chroniqueur au quotidien francophone Le Droit, de la région d'Ottawa-Gatineau.

Et de poursuivre le spécialiste : « Les chasseurs ne sont pas des « moineaulogues ». Ils ne sont pas en forêt pour regarder les oiseaux. L’expérience de chasse est dévalorisée au Québec ».

Fortement préoccupé par le déclin du troupeau de cerfs de l’Outaouais, Zone 10, Jean Larivière dénonce les statistiques de chasse « généralisées, avantageuses et illogiques » du ministère des Forêts, de la Faune, et des Parcs (MFFP). Exceptions faites de quelques zones de chasse à fortes densités de chevreuils, la création du groupe « Unis Pour la Faune », témoigne de la grande déception et de l’impatience des chasseurs de ce gibier fétiche des Québécois.

Rappelons qu’avec ses 11 000 membres et l’appui de 300 municipalités, « Unis Pour la Faune », exige des actions rapides pour assurer la pérennité des populations de chevreuils. Les chasseurs veulent être consultés et ils ne veulent plus que la gestion du cerf demeure la chasse gardée du MFFPQ, mais en partenariat avec ce dernier.

Gestion irréaliste et illogique

De plus, Selon Jean Larivière, la gestion du cerf de Virginie, telle que dictée par Québec est irréaliste et illogique depuis les hivers rigoureux et dévastateurs de 2008-2009. « Et les statistiques de récolte ne reflètent pas la réalité. Le MFFP persiste dans l’application illogique de la protection des femelles et de la récolte excessive des mâles, au détriment de la dynamique du cheptel. Ce qui est désavantageux pour la qualité et le succès de chasse et la pérennité du cheptel », dit-il.

Dans plusieurs des 31 zones et sous-zones de chasse, il y a trop de femelles et peu de mâles. Le ratio est débalancé. Parce qu’il n’y a pas assez de « bucks », des femelles parviennent à s’accoupler sur le tard. Et

des biches vont mettre bas plus tard en été, et les faons ne passeront pas l’hiver.

En situation d’abondance de neige en hiver, les chevreuils sont confinés dans le réseau de pistes de leurs ravages qu’ils ne peuvent quitter. En manque de nourriture, le cheptel s’épuise et la survie des cerfs est menacée d’autant si le printemps s’étire. D’où l’apport de nourriture en situation d’urgence d’une moulée protéinée et vitaminée, la même qui a sauvé notamment les cerfs de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent dans les années 1990, et ceux du Ravage Duhamel, dans la MRC de Papineau, en Outaouais. Des « armées » de bénévoles allaient livrer la précieuse moulée de Purina à l’intérieur de ravages désignés.

Jean Larivière presse aussi Québec d’instaurer la Restriction de la taille légale des bois (RTLB), en vigueur en Estrie, zones 6 Nord et 6 Sud depuis quatre ans, afin d’assurer la pérennité des cerfs, laquelle RTLB doit s’appliquer rapidement, dès 2021, dans les zones à faibles densités de cerfs.

Les chasseurs et les amateurs de cerf ne manqueront pas cette entrevue exclusive avec Jean Larivière. Cliquez sur le lien ci-haut. 

À NOTER À LA SUITE DE L'ENTREVUE: Deux corrections à apporter. Deux cerfs mâles par chasseur qu'il faut retirer du plan de gestion et le taux de succès dans la zone 27 est de 16% et non 2%. La zone avec le plus bas taux de succès en 2020 est la 26 Est avec 4%.

Auteur : Ernie Wells

Catégorie : Chasse

Publié le : 2021-06-25 14:54:41