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Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs change son fusil d’épaule

Après avoir vécu une saison où sans profiter de leurs propres camps de chasse construits au Québec depuis de nombreuses années, les chasseurs non résidents qui désirent se mesurer à l’orignal pourront revenir à leurs anciennes habitudes.

Ils pourront revenir à leurs anciennes habitudes et chasser en dehors des territoires non organisés, selon certaines conditions.

Cette nouvelle arrive tard, mais juste à point, au moment où la saison de chasse vient de débuter dans plusieurs zones de chasse du Québec.

Cette mesure d’assouplissement réglementaire, qui entre immédiatement en vigueur, fait en sorte que les chasseurs non résidents auront à nouveau la possibilité de chasser en territoire non structuré au Québec.

Rappelons que c’est l’ancien ministre Luc Blanchette qui avait mis de l’avant la mesure voulant que désormais, les chasseurs non résidents devaient obligatoirement chasser l’orignal sur une zec, dans une réserve faunique ou une pourvoirie.

Cela avait eu pour effet une baisse des ventes de permis de chasse pour les non-résidents de l’ordre de 36 %, une perte économique très importante pour plusieurs régions du Québec. Si on ajoute au coût du permis les dépenses faites pour la pratique de l’activité, la somme devient très importante.

Dès son arrivée en poste, l’actuel ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, monsieur Pierre Dufour, avait manifesté de l’ouverture pour ce dossier. Fidèle à son habitude, il a pris le temps de faire le tour du dossier, avant d’accepter l’assouplissement réglementaire maintenant en vigueur.

VICTOIRE FÉDÉCP

Pour la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP), l’aboutissement de toutes les démarches entreprises représente une victoire pour les chasseurs.

« À compter de maintenant, les chasseurs d’orignal non résidents auront à nouveau la possibilité de chasser en territoire non structuré au Québec, s’ils sont accompagnés d’un résident ou s’ils sont propriétaires fonciers.

La Fédération, qui avait déploré les restrictions imposées aux non-résidents par l’ancien ministre, se réjouit maintenant du retour à une situation plus favorable aux chasseurs », peut-on lire dans le communiqué émis par l’organisme.

On y indique aussi que, depuis que les non-résidents avaient été exclus de la chasse hors pourvoiries, zecs ou réserves fauniques, l’organisme qui se veut le défenseur des droits des chasseurs et des pêcheurs avait reçu de nombreux messages de la part de chasseurs.

Ces derniers dénonçaient le fait que cette mesure les empêchait de chasser au Québec avec des membres de leurs familles ou des amis, ou encore de profiter des terres qu’ils possédaient ici. Il suffit de penser à des gens d’une même famille, dont certains demeuraient à l’extérieur du Québec et ne pouvaient plus revenir pratiquer la chasse avec leur père ou leur oncle. On peut citer en exemple des Québécois devenus non résidents parce qu’ils ont déménagé pour leur travail.

De nombreux chasseurs de l’extérieur du Québec ont investi de fortes sommes dans l’achat de terres pour la chasse au Québec. Depuis de nombreuses années, ils ont payé des taxes et fait du développement pour la pratique de leur activité. Il suffit aussi de penser à des régions comme le Bas-Saint-Laurent où des familles ont des membres qui demeurent au Québec et d’autres au Nouveau-Brunswick.

Avant cet assouplissement, ces derniers ne pouvaient plus venir chasser en famille au Québec.

UNE CORRECTION NÉCESSAIRE

En voulant corriger une situation qui, aux dires de certains, était dommageable pour le Québec alors que l’on accusait des non-résidents qui venaient chasser l’orignal au Québec de prendre la place de Québécois, on a mis tout le monde dans le même panier.

Il ne faut pas nier le fait que certains chasseurs sans scrupule agissaient de la sorte, mais pas la grande majorité. Les nuances apportées par le ministre Dufour font toute la différence, en gardant la porte ouverte pour des amateurs qui ont toujours respecté les règles et investi au Québec.

C’est aussi la preuve que lorsque l’on présente au ministre des arguments valables, il sait écouter et apporter, si besoin est, les correctifs nécessaires et logiques, comme ceux que demandait la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs.

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le mercredi 2 octobre 2019 dans le Journal de Québec.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Chasse

Publié le : 2019-10-08 13:04:51