Vaste projet de recherche sur la tique d’hiver et les orignaux
Le plus ambitieux et le plus complet programme de recherche jamais entrepris sur les interactions entre la tique d’hiver et les orignaux, se déroulera au cours des cinq prochaines années, du Sud du Nouveau-Brunswick, au Nord du fleuve Saint-Laurent.
Ce projet de recherche et de développement coopératif sur le rôle de la tique d’hiver dans l’écologie des populations d’orignaux dans l’Est du Canada est mis sur pied par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), l’Université Laval et leurs partenaires.
« Ce projet d’envergure est dirigé par le professeur à la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval, Jean-Pierre Tremblay, en collaboration avec Christian Dussault du MFFP, les professeurs Steeve D. Côté (Université Laval), Joe Nocera (Université du Nouveau-Brunswick), Patrick Leighton et Christopher Fernandez-Prada (Université de Montréal) », précise Forêts, Faune et Parcs Québec.
Les orignaux sont malheureusement les hôtes involontaires de ce minuscule parasite, la tique d’hiver. Leur perte de poils est attribuable au fait que les bêtes sont parasités par des milliers de tiques qui sucent leur sang, les affaiblissent; certains en meurent. Les orignaux s’épouillent sur les arbres pour se soulager des démangeaisons et se débarrasser de leurs intruses.
Et du coup, ils se débarrassent aussi de leurs poils isolants, les rendant fragiles au froid.
Localisés au début des années 2000 dans les régions à fortes densités d’orignaux, comme au Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, la distribution de la tique d’hiver est maintenant généralisée partout au Québec.
420 orignaux suivis à la trace
« Notre approche méthodologique s’arrime sur le marquage et le suivi par télémétrie satellite de trois cohortes de 116 veaux orignaux, qui est le segment le plus susceptible des populations, dans cinq populations le long d’un gradient de latitude allant du Sud du Nouveau-Brunswick (45° N), au Nord du fleuve Saint-Laurent (47,5° N). Nous suivrons aussi 80 orignaux adultes de divers âges. Nous obtiendrons ainsi une variation interannuelle et interrégionale des conditions environnementales propices ou non aux infestations des orignaux par la Tique d’hiver. Nous procéderons de plus à une manipulation expérimentale de la charge par l’application d’un pesticide sur la moitié des orignaux capturés afin de distinguer les effets des conditions de l’environnement biophysique régionales de ceux du niveau d’infestation par la Tique d’hiver », explique en entrevue à « Rendez-Vous Nature », le spécialiste en Biologie de la conservation et en Gestion de la faune, Professeur titulaire au Département de biologie & Centre d'études nordiques de l’Université Laval, Steeve Côté.
Lors de cette entrevue, Steeve Côté explique le cycle de cette minuscule bibitte qui mine la vie de nos grands cervidés. On l’appelle tique d’hiver parce qu’elle passe la saison froide au chaud, sur l’orignal, de l’automne au printemps, en se gorgeant du sang de l’orignal, pour se reproduire.
Les femelles tombent de la bête en avril pour pondre des œufs et les larves vont retourner sur un orignal à l’automne et son cycle de vie recommence. L’infestation de la Tique d’hiver des inquiétudes chez les chasseurs d’orignaux.
Entrevue exclusive
Ce vaste projet de recherche, expliqué en exclusivité à « Rendez-Vous Nature » par le scientifique Steeve Côté, va donc s’échelonner sur cinq ans, au coût de 2 M$, ou 400 000$ par année, financé par plusieurs partenaires dont le CRSNG, JD Irving, le MFFP, la Fédération des pourvoiries du Québec, la SEPAQ, la Fondation de la Faune, Parcs Canada, Gestion Forestière Lacroix, ZEC Quebec, Domtar, Nation Huronne-Wendat, Boralex.
Une entrevue à ne pas manquer pour tous les chasseurs d’orignaux, et diffusée à l'émission radio « Rendez-Vous Nature» des 4 et 5 mai 2019. Pour écouter cet entretient, cliquez sur le lien ci-haut.
Auteur : Ernie Wells
Catégorie : Chasse
Publié le : 2019-05-04 10:05:06