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Récolte des cerfs en légère baisse mais assez dramatique dans l’Est

Lors de la dernière saison de chasse du cerf de Virginie 2018 sur le Québec continental, à l’exception de l’Île d’Anticosti, les 138 400 chasseurs ont récolté 53 517 cerfs, pour un taux de succès de 35 %.

Ce qui satisfait les autorités du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) qui estiment que la récolte 2018 est : « L’une des meilleures des 10 dernières années ». En 2017, les chasseurs avaient prélevé 106 chevreuils de plus avec 53 723 cerfs.

Selon l’analyse du MFFP, la récolte est quasi stable au Québec par rapport à 2017.

« On peut observer des variations entre les régions. Comme le climat influence grandement les populations de cerfs, on remarque une diminution dans les zones de chasse ou l’hiver a éte plus rigoureux que la moyenne, soit celles les plus à l’Est. À l’inverse, dans les zones où les conditions ont été plus clémentes, surtout au Sud, la récolte se traduit par une augmentation ou une stabilité », peut-on lire dans un communiqué du MFFP, transmis aux médias à 15 h 24 ce vendredi 11 janvier.

Impossible alors de rejoindre les biologistes responsables du grand gibier pour obtenir des explications ou des réactions sur le bilan de la récolte 2018.

Le fond du baril!

Effectivement, on constate une forte diminution de la récolte dans l’Est, dans Zones 1 et 2, où encore une fois, les statistiques de récolte du cerf sont dramatiques. Surtout dans la Zone 2 Est où la récolte est presqu’au fond du baril avec seulement 50 cerfs; 49 mâles matures et une femelle adulte, comparativement à 82 « bucks »; 78 mâles, 4 femelles adultes, en 2017.

Dans la Zone 2 Ouest, la quête a aussi grandement diminué passant de 745 cerfs mâles; 729 « bucks », 14 femelles adultes et 2 veaux en 2017, pour descendre à 535 chevreuils en 2018, soit 526 mâles adultes et 9 femelles adultes.

Quant à la Zone 1 de la Gaspésie, des 1 131 cerfs prélevés en 2017; 1 122 mâles adultes, 8 femelles et un veau, on affiche pour 2018 une récolte totale de 942 chevreuils, soit 630 cerfs mâles adultes; 492 « bucks » de moins que l’an dernier, et 288 femelles et 24 veaux.

Pour diminuer la densité du cheptel cerf surtout dans la partie Sud de la Zone 1, sur les routes de la Baie-des-Chaleurs, le MFFP avait émis 500 permis spéciaux pour la récolte de cerfs sans bois offerts par tirage au sort.

Rien pour calmer la colère des chasseurs 

Les statistiques de la récolte des cerfs dans les Zones 2 Est et 2 Ouest, ainsi que dans la Zone1, n’ont rien pour calmer la colère des chasseurs qui dès la fin de la dernière saison, étaient nombreux à déjà réclamer des actions concrètes du MFFP, comme aménager et protéger les ravages en bordure des routes du Bas-Saint-Laurent.

« Ça fait des années que le ministère ne s’occupe plus de nos chevreuils qui n’ont presque rien à manger », avait tonné un interlocuteur à « Rendez-Vous Nature ». D’autres espèrent une fermeture pure et simple de la chasse du cerf pendant quelques années. D’autres prônent une diminution de la pression avec une réduction de la saison de la chasse de 16 à 9 jours. De nombreux autres réclament la protection des jeunes mâles ; « spikes » ou daguets, comme en Estrie avec la Restriction Légale des Bois. Tous déplorent la forte prédation des cerfs par les coyotes !

Chose certaine, avec une récolte des cerfs en chute libre dans les Zones 1, 2 Est et 2 Ouest, les biologistes spécialistes du grand gibier du MFFP vont devoir passer à l’action pour redresser le cheptel cerf des Zones de l’Est. L’inertie n’est pas une solution pour aider et relancer les troupeaux de chevreuils, sauvés de la fin des années 1990 jusqu’en 2008, par des Plans de nourrissage d’urgence directement à l’intérieur des principaux ravages des Zones 1 et 2.

À cette époque, les biologistes responsables de la garde faune avaient la forte conviction d’avoir sauvé les cheptels chevreuils de ces zones.

Ceux d’aujourd’hui n’y croient plus, préférant explorer des pistes sur des traitements forestiers favorisant l’abri des cerfs et l’entremêlement avec la nourriture, et des travaux pour accélérer certains types de peuplements avec la possibilité de réaliser des travaux d’hiver qui pourraient générer de la « bouffe » instantanée…

Avec la piètre récolte 2018, dans les Zones de l’Est, ce n’est pas le climat qui doit influencer la récolte des cerfs, mais les responsables du grand gibier qui doivent en assurer la pleine gestion, comme dans les années 1990-2000.

Auteur : Rendez-Vous Nature

Catégorie : Chasse

Publié le : 2019-01-12 09:19:31