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La fièvre du chevreuil atteint des dizaines de milliers de chasseurs au Québec

Samedi, des dizaines de milliers de chasseurs de chevreuils seront en poste pour déjouer le magnifique mâle qu’ils aperçoivent sur leurs caméras de surveillance depuis des semaines. C’est le début de la saison de la chasse à l’arme à feu.

« Si on tient compte que près de 60 % de la récolte totale des chevreuils se fait durant la période de chasse à l’arme à feu, nul doute que la période qui commence devrait être productive, explique le biologiste François Lebel. Si la nature collabore en offrant aux chasseurs une belle température, la récolte devrait être encore très bonne cette année. »

Responsable du dossier du chevreuil au ministère des Forêts de la Faune et des Parcs (MFFP), M. Lebel est bien placé pour dresser le portrait de la population de chevreuils du Québec.

« Sur le continent, ce qui exclut l’île d’Anticosti, la population de chevreuils se situerait aux alentours de 240 000 bêtes, précise l’expert. Les deux derniers hivers ont été moyens, ce qui a permis à la population d’augmenter.

« Depuis 1970, nous faisons un suivi serré de la rigueur de l’hiver parce que c’est la cause principale du déclin de la population lorsqu’il y en a un. Comme nous venons de vivre en 2016 et 2017 des hivers qui n’ont pas causé trop de dégâts, les chevreuils sont au rendez-vous pour les chasseurs », avance-t-il.

Annuellement, il se vend aux alentours de 140 000 permis pour la chasse du chevreuil au Québec.

PERMIS DE CERF SANS BOIS

Un des indices les plus importants à surveiller pour connaître l’état de la population, c’est le nombre de permis de cerf sans bois (femelle) qui sont émis par le MFFP.

« Compte tenu de l’état de la population, nous émettons un certain nombre de permis de cerfs sans bois [femelles] qui peut varier à chaque saison. Cet automne, nous avons émis plus de 50 000 permis de cerf sans bois ce qui représente une augmentation de 14 % par rapport à la saison dernière. Cela prouve hors de tout doute que la population se porte bien. »

Pour arriver à évaluer adéquatement l’état de la population, les biologistes tiennent compte de trois indicateurs.

« Nous allons vérifier de façon très serrée la récolte de mâles adultes, les données d’accidents routiers et les résultats des inventaires aériens », mentionne M. Lebel.

Contrairement à ce que certains chasseurs croient, le MFFP ne change pas les saisons de chasse à l’arme à feu à chaque année indique M. Lebel.

« Depuis de nombreuses années, nous appliquons le même modèle. La saison de chasse débute le samedi le plus près du 1er novembre. Parfois les gens ont chassé le 31 octobre, mais ce fut l’exception. La saison dure toujours 16 jours. »

La mesure expérimentale à l’essai dans les zones 6 nord et 6 sud, soit l’Estrie et une partie de la Montérégie et du Centre du Québec, est toujours en vigueur.

« Il faut que les mâles récoltés possèdent au moins trois pointes sur un côté du panache. L’an dernier, plusieurs jeunes mâles ont été épargnés. Nous allons voir s’il y aura un résultat. Au bout des cinq ans du plan, nous allons produire un rapport qui sera disponible pour les chasseurs. »

L’AVENIR

Les autorités travaillent sur la nouvelle version du plan de gestion du chevreuil qui s’étalera de 2020 à 2027.

« Nous avons mis de l’avant un sondage auprès des chasseurs. Plus de 10 000 d’entre eux ont reçu un questionnaire afin d’avoir leur opinion sur la ressource et les mesures de chasse actuelles », a conclu M. Lebel.

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le mercredi 31 octobre 2018 dans le Journal de Québec 

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Chasse

Publié le : 2018-11-02 12:01:06