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Départ timide de la saison du camping au Québec

Même si les campeurs se manifestent de plus en plus, il semble bien que la présente saison de camping n’aura rien à voir avec celles qui se sont déroulées dans le passé.

«Au moment où l’on se parle, nous sommes toujours en grand mode rattrapage. Le taux d’occupation de la fin de semaine du 13 juin était nettement inférieur à celui de 2019 pour la très grande majorité des campings», indique le président-directeur général de Camping Québec, Simon Tessier.

«Pour la fin de semaine qui s’en vient, dans le cadre d’un sondage préliminaire que nous avons fait auprès de nos membres, il nous est permis de croire que la moitié des campings afficheront un taux d’occupation inférieur à celui de l’an dernier.»

Malgré les apparences, tout ne va pas encore très bien dans le monde du camping. «Il y a une fausse perception qui est véhiculée présentement comme quoi les campings sont chanceux, que tout va bien pour eux. Ce n’est pas le cas. Oui, ça va aller bien. Il est vraiment trop tôt pour tirer des conclusions.»

Selon l’expert, les données sont très inégales. Dans certains coins du Québec, les choses vont plutôt bien, alors qu’ailleurs, les campings sont en baisse importante. Il n’a pas vraiment d’explication pour ces résultats étonnants.

Marketing à revoir

Maintenant que les déplacements sont beaucoup plus faciles entre les régions, M. Tessier explique qu’il faudra que son organisme revoie son marketing.

«Avec la levée des barrières, nous devons changer notre fusil d’épaule et agir rapidement pour bien informer les campeurs. Le déconfinement se fait de plus en plus rapidement, rendant l’accès aux différents terrains de camping plus facile. Toutefois, j’ai hâte de voir à quoi va ressembler la saison au final.»

L’expert incite maintenant les campeurs à préparer rapidement leur prochain séjour. «Les amateurs qui, dans le passé, se plaignaient qu’en janvier tout était plein partout pour leur choix de vacances doivent comprendre que cette saison, ce n’est pas le cas. Il y a de belles opportunités un peu partout.» 

Avec la chaleur que nous connaissons, il se peut que l’accès aux plans d’eau soit difficile. Au moment d’écrire ces lignes, les plages n’étaient pas encore ouvertes.

«Je crois qu’il faut avoir confiance parce que les choses changent très rapidement, Nous avons fait des demandes à la santé publique pour l’ouverture des plages sur les terrains qui n’ont que ce moyen de donner un accès à l’eau à leurs campeurs pour se rafraîchir. Il faut comprendre que près de 300 terrains de camping n’ont pas de piscines, mais des plages. Ils ne peuvent pas ouvrir leur plage, tout simplement. Nous avons peur que certains baigneurs aillent à l’extérieur du camping ou dans les limites de la plage. Il est certain que les propriétaires vont surveiller les gens et leur interdire leur plage, sauf qu’ils peuvent aller plus loin. Le risque d’accident est toujours important lorsqu’il n’y a pas de surveillance.»

Les saisonniers

Même s’il y a des différences importantes entrent le camping présentement et celui qui se pratiquait dans les années antérieures, M. Tessier demeure optimiste.

«Nous allons nous en tirer mieux que certains secteurs. Nos entrepreneurs sont résilients depuis le début de la crise. Ils peuvent aussi compter sur une donnée que d’autres n’ont pas, les campeurs saisonniers. Ils permettent de conserver une partie de revenus non négligeable.»

Avant de terminer l’entrevue, le spécialiste a tenu à servir cet avertissement aux campeurs.

«Habituellement, une partie de la population du Québec quitte vers les États-Unis et les autres provinces pour leurs vacances, très souvent en camping. Le volume de campeurs devrait augmenter. Je conseille fortement aux gens de réserver à l’avance, le plus rapidement possible, une fois que les dates de vacances seront fixées.»

Il faut ajouter à cela que les concessionnaires de véhicules récréatifs connaissent un engouement très important pour leurs produits, depuis que les gens savent qu’ils ne pourront pas quitter le Québec pour leurs vacances.

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le jeudi 18 juin 2020 dans le Journal de Québec.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Camping

Publié le : 2020-06-18 12:46:12