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Dindon sauvage…un défi de taille!

Il s’agit de plusieurs milliers de chasseurs québécois de dinde sauvage qui attendent avec impatience et enfièvrement l’ouverture de cette chasse le 28 avril prochain.

Ce type de chasse ne cesse de croître en popularité avec la vente d’environ 25 000 permis au Québec en 2022 et la récolte de 9,268 individus pendant la saison printanière et de 437 au cours de la saison d’automne. Signe que la population se porte bien.

Selon le ministère de l’Environnement, la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), le dindon sauvage ne figure pas parmi les espèces indigènes de la province québécoise. Il a été observé pour la première fois au Québec en 1976 mais ce n’est qu’en 1984 que des preuves de nidification ont été rapportées.

Il s’agit d’un oiseau forestier qui profite de l’agriculture en passant la majorité de son temps au sol pour se nourrir et se déplacer. Il se perche dans les arbres, pour passer la nuit en groupe, dans ce qu’on appelle des dortoirs. Fait intéressant, le dindon sauvage possède, pendant le jour, une vision en couleurs de 270 degrés et une capacité visuelle qui serait trois fois supérieure à celle de l’être humain.

Malgré l’absence d’oreilles externes, son sens auditif lui est très avantageux surtout avec une portée qui s’étend au-delà d’un kilomètre. Ce sont ces caractéristiques qui en font un défi de taille pour les adeptes de cette chasse. Il est omnivore et se nourrit principalement de fruits, de graines, de pousses végétales, de noix et d’insectes.

La colonisation de cet oiseau au Québec a été favorisée par la croissance démographique des populations de l’Ontario, ainsi que des États de New York et du Vermont.

Initiative de la FédéCP

Selon le président de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP), Marc Renaud, cet organisme a débutée en 2001 un vaste programme de mise en valeur du dindon sauvage au Québec. Cette initiative était en collaboration avec le ministère de la Faune.

Entre 2001 et 2013, un total de 634 dindons ont été relocalisés dans les régions de l’Outaouais, du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Cet effort de 40 opérations de relocalisation a permis d’agrandir plus rapidement leur aire de répartition en province. L’accroissement actuel des populations de dindons sauvages au Québec résulte principalement de l’expansion des populations naturelles environnantes.

La première chasse printanière spécifique au dindon sauvage vivant en milieu naturel a été autorisée de manière expérimentale de 2005 à 2007 dans la zone 8 sud exclusivement. Trois années de chasse expérimentale au dindon sauvage ont permis d’établir les modalités d’une première chasse régulière spécifique au dindon sauvage, mise en place au printemps 2008 dans l’ensemble des zones de chasse du Québec.

Cette activité plein air des plus populaires est surtout attribuable à la très grande implication de la FédéCP dans ce dossier qui permet à des milliers de chasseurs de la pratiquer depuis plusieurs années.

Conseils de chasse

Afin d’obtenir de judicieux conseils sur cette activité plein air, j’ai consulté avec le réputé guide de chasse Martin Peterson de Gatineau.

« Pour débuter, il s’agit de procéder à la prospection de votre territoire au préalable de la chasse afin de découvrir leurs dortoirs. Ils affectionnent particulièrement les érablières et les grands pins. Il s’agit d’un procédé de grande importance car nos trouvailles vont déterminer le lieu de notre site d’affût dès l’ouverture. Le dindon sauvage préconise une routine quotidienne qui nous aidera à facilement identifier les lieux de ses déplacements. Pour chasser dans les champs, je suis déjà en place avant l’aube », explique Martin.

Pour les forêts, il recommande la chasse entre 10h et 12h. Si vous chassez dans une tente camouflage, elle devrait être en place avant l’ouverture.

« Pour ceux qui préfèrent chasser au sol, il est important de porter des vêtements (de la tête aux pieds) qui s’associent à l’environnement. Il est sage d’avoir plusieurs types d’appeaux car le dindon possède une mémoire très sélective et se souviendra d’un son particulier qui représenterait un signe de danger. Dans de tel cas, il se contentera d’y répondre à distance sans se présenter comme cible. Par contre, il est à noter qu’un dindon mâle pourrait toujours se présenter sans vocalise et vous surprendre. Effectuez des appels et soyez très attentif au moindre bruit. Quand un dindon s’approche, évitez tout geste brusque car ils peuvent percevoir même les mouvements les plus subtils. Et finalement, prenez bien soin de vérifier vos vêtements et votre peau exposée après la chasse pour des tiques qui pourraient être porteuses de la maladie de lime », rappelle Martin Peterson.

 

Photo du bas

Les efforts des bénévoles de la FédéCP ont porté fruits pour les chasseurs de dindon sauvage du Québec. (Photo courtoisie FédéCP)

 

Auteur : Jean Larivière - Chroniqueur / Expert-Conseil chasse et pêche

Catégorie : Opinion

Publié le : 2023-04-25 16:59:59