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Une demande d’appel qui n’a rien à voir avec le bien-être des animaux

L’abattage des cerfs de Virginie en surpopulation dans le parc Michel-Chartrand de Longueuil est encore mis sur pause à cause d’un processus judiciaire qui s’éternise.

On peut se demander en quoi de telles démarches issues d’une prise de position émotive favorisent le bien-être des animaux quand on sait que :

  • Les cerfs ont déjà surbrouté la végétation disponible. Sans nourriture, ils meurent tranquillement.
  • Donner de la moulée aux cerfs réduit leur méfiance des humains, les rend moins adaptés à la réalité des animaux sauvages et les incite à s’approcher des habitations et des routes. Plus de cerfs hors de leur milieu naturel veut dire plus de cerfs impliqués dans des accidents routiers. C’est sans compter tous les désagréments liés à la déprédation en milieu agricole et les dommages causés aux aménagements des citoyens.
  • La nourriture qui est pratiquement absente du parc veut aussi dire que d’autres espèces souffrent : est-ce que seuls les cerfs ont de l’importance dans cette histoire ?

Au travers de tout cet acharnement censé « sauver » des cerfs, l’ensemble de l’écosystème n’est pas considéré.

Parce que les plantes, les oiseaux, les arbustes n’ont pas de grands yeux ni de fourrure soyeuse, ils n’attirent pas la sympathie. Pourtant, un écosystème en santé est basé sur l’équilibre de toutes les composantes et non sur le bien-être des cerfs uniquement.

Des solutions sans vision à long terme

Relocaliser le problème

Déplacer des cerfs de Virginie, c’est les condamner à mort. Mais hors de sa vue. C’est peut-être plus tolérable pour les gens qui n’ont à cœur que les cerfs qu’ils ont sous les yeux, mais c’est inconcevable pour quiconque se soucie du bien-être des animaux en général.

Les conséquences dramatiques de la relocalisation sont d’ailleurs abordées par le président de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec et la présidente de l’Association des biologistes du Québec dans ce texte publié dans La Presse l’automne dernier.

Gaspiller les fonds publics

Les solutions d’euthanasie ou de stérilisation pourraient être envisagées dans un monde où l’argent coule à flots et où les ressources accordées à ce parc n’ont pas de limites. Le coût de telles opérations pour les citoyens ne pourrait jamais être justifié. D’autant plus que dans le cas de la stérilisation, les délais de réduction de la population de cerfs détruiraient toute chance de préserver l’écosystème déjà chancelant du parc.

Il est rassurant de constater que la Ville de Longueuil a choisi une solution rationnelle, économique et scientifique pour régler le problème de surpopulation à long terme : la chasse.

La chasse comme outil de gestion

Au Québec, la chasse est encadrée par l’État qui emploie des équipes complètes de gestionnaires, de biologistes et de chercheurs qui s’assurent que cette activité serve au mieux les besoins de contrôle des populations qui tendent à devenir surabondantes. Par des suivis méthodiques, le ministère responsable de la faune est en mesure d’évaluer l’abondance d’une population et de déterminer des règlements de chasse appropriés.

Il ne faut pas négliger les retombées économiques engendrées par les chasseurs : achat de permis, de matériel, location d’équipement, hébergement, etc. Dans un cas comme celui de Longueuil, il est tout à fait logique que la Ville choisisse non seulement d’éviter des dépenses faramineuses, mais aussi d’encourager les commerces locaux en optant pour la chasse comme outil de gestion.

Les chasseurs sont fiers de l’activité qu’ils pratiquent et leurs habiletés et leurs connaissances doivent être utilisées dans un souci de préservation du milieu naturel. La chasse est par ailleurs un droit de tous les citoyens québécois enchâssé à l’article 1.3 de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune.

La sécurité, l’éthique et le respect

Les chasseurs suivent des règles de sécurité rigides qu’ils ont apprises dans une formation obligatoire d’initiation à la chasse. Au-delà des lois et des règles, ils sont sensibilisés à une pratique éthique, c’est-à-dire au respect de leur gibier et de la nature qui les entoure.

Ceux qui récoltent un cerf de Virginie l’éviscèrent immédiatement, puis font refroidir la viande pour ne rien gaspiller. Depuis maintenant sept ans, les adeptes ont aussi accès à Chasseurs généreux, un programme par lequel ils peuvent partager une partie de leur venaison avec les gens dans le besoin. Chaque livre de viande récupérée est honorée, c’est un devoir que se font les chasseurs.

Avant que les cas de surpopulation se multiplient et que les populations ne souffrent de la détérioration de leur milieu, souhaitons que les chasseurs soient reconnus à leur juste valeur comme des acteurs de préservation des écosystèmes.

Auteur : Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs

Catégorie : Opinion

Publié le : 2022-10-27 18:03:40