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Le chevreuil deviendra la vedette des prochaines semaines

La fièvre de la chasse commence à contaminer de plus en plus d’amateurs de chasse du chevreuil parce que sous peu, la saison 2022 va débuter.

En effet, à compter du 1er octobre, dans certaines zones, la chasse à l’arbalète et à l’arc sera permise. Selon les chiffres les plus récents fournis par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, la population de chevreuils du Québec serait de l’ordre de 325 000, incluant Anticosti. Les spécialistes estiment que la population a doublé en 30 ans.

La nature a aidé avec les hivers plus cléments que nous avons connus et toutes les mesures mises en place dans les plans de gestion ont porté leurs fruits. L’hiver est le pire ennemi du chevreuil, surtout les tempêtes printanières qui étirent la saison. À cette période de l’année, les chevreuils n’ont plus beaucoup de réserves pour tenir longtemps.

Ils doivent avoir accès à de la nourriture facilement et le plus rapidement possible. À l’inverse, un hiver trop hâtif peut entraîner la mort de nombreux mâles adultes qui n’ont pas eu le temps de refaire leurs forces après la période intensive du rut, moment où ils ne se nourrissent pas. J’ai été témoin de cette situation il y a quelques années, à la pourvoirie Kenauk, en Outaouais.

L’hiver s’est installé subitement avec de fortes chutes de neige compliquant drôlement les déplacements pour les grands mâles affaiblis. Au printemps suivant, on a découvert de nombreuses carcasses de chevreuils matures. Il a fallu trois saisons avant que ce segment de population réapparaisse sur le territoire.

LA RÉCOLTE

L’an dernier, selon les chiffres du MFFP, plus de 52 862 chevreuils, incluant ceux d’Anticosti, ont été récoltés durant la saison de chasse. Les chiffres rapportés indiquent que près de 135 000 chasseurs ont pratiqué la chasse du chevreuil et près de 20 000 chasseurs ont acheté un deuxième permis. Sur le continent, la récolte a dépassé les 46 000 bêtes, ce qui est dans la moyenne des cinq dernières années.

Oui, si on se fie à ces chiffres et à l’hiver assez clément que nous avons connu, nous devrions avoir de bonnes chances de réussite cet automne si les conditions météo sont favorables. Mais, il faut toujours se rappeler que la densité de chevreuils n’est pas partout la même au Québec.

Alors que certaines zones débordent littéralement, d’autres amènent plusieurs chasseurs à se poser des questions. Ils constatent que la majorité des chevreuils récoltés sont jeunes, dont plusieurs jeunes mâles. Cette situation amène de nombreux chasseurs à réclamer du MFFP que la mesure sur la restriction de la taille légale des bois (RLTB) s’applique dans de nombreuses zones.

Présentement, ce programme est en vigueur dans les zones 6 nord et 6 sud seulement. Le groupe Unis pour la faune milite en faveur d’étendre cette mesure dans des régions comme la Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent et l’Outaouais. Cela permettrait de ramener le cheptel à un niveau plus acceptable selon eux.

Cette situation prouve bien, hors de tout doute, que la situation du chevreuil n’est pas la même sur l’ensemble du territoire québécois. Dans des zones comme la 7, le chevreuil abonde. Il n’est pas rare d’en voir plus d’un venir aux appas durant une sortie de chasse. Un débat très important se déroule présentement dans ce dossier. Nul doute que des changements seront apportés.

LA PRÉPARATION

En attendant que l’heure de l’ouverture de la chasse arrive, les amateurs doivent continuer à bien se préparer.

Pour l’appâtage, à l’exception des salines, la loi prévoit qu’il est possible de le faire entre le 1er septembre et le 30 novembre. Nous sommes en plein dedans. Les pommes et les carottes vont certainement se retrouver tout près des salines. N’oubliez pas que si vous utilisez du maïs et que des dindons viennent sur vos appas, vous n’avez pas le droit de les chasser.

Comme plusieurs autres espèces, le chevreuil est soumis à un plan de gestion qui sera en vigueur jusqu’en 2027. Il relève des experts du MFFP, qui n’ont qu’un seul but, soit d’assurer la pérennité de l’espèce, afin d’augmenter les chances pour les chasseurs d’avoir une chasse de qualité. On peut être en désaccord total avec les décisions qui sont prises à certains niveaux et contester certaines mesures. 

Il faut toutefois le faire de façon correcte et non pas en insultant les biologistes du ministère. 

Si on les approche avec des faits documentés et vérifiables, ils écouteront. Il n’y a qu’une façon de procéder qui permet de faire des changements via le plan de gestion. 

À l’intérieur de ce cadre, des outils permettent de mettre en place des normes qui répondront mieux à la réalité de certaines régions. Il faut savoir que c’est au Québec que l’on a développé des méthodes de suivis des populations de chevreuils des plus précises. C’est ce qui nous permet de savoir où nous en sommes.

Alors, en attendant que le coup d’envoi soit donné, continuez de rêver au moment magique où vous verrez apparaître votre gibier que vous avez vu maintes fois sur les caméras de surveillance. 

Certains contestent l’utilisation de ces outils technologiques. Personnellement, je considère qu’ils contribuent à entretenir le rêve.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Opinion

Publié le : 2022-09-22 10:28:49