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Il est temps de revoir notre gestion de la fourrure au Québec

En tant qu’ancien trappeur amateur à mon adolescence dans le Bas-St-Laurent, j’ai pensé ajouter dans ma résidence des peaux tannées d’un proche parent trappeur.

Par Odilon Talbot, résident de Boucherville, originaire de Saint-Gabriel de Rimouski

Déjà, j’apprécie la présence de deux peintures d’une de mes sœurs ainées parmi les miennes dont une représentant la résidence ancestrale.

Les trappeurs du Bas du Fleuve n’ont pu vendre les produits de leurs activités professionnelles l’année dernière.

Un industriel du milieu de la fourrure m’a dit que les encans en région pour la vente/achat des fourrures n’ont pas eu lieu en raison de la pandémie, soit pour des raisons sanitaires.

Surprise! En janvier 2022, une entreprise a acheté les peaux des trappeurs du Bas du Fleuve, mais il s'agissait d'une entreprise ontarienne.

À l’instar des autres domaines de chasse et de pêche, ces industries contribuent à leurs mesures à l’économie et à la prospérité du Québec.

Il est important de soutenir les artisans œuvrant dans ces secteurs d’activités, d’autant plus que la relève n’est pas au rendez-vous.

Certains préjugés encore présents

Les méthodes de trappage ont été modifiées ces dernières années et certains préjugés sont encore présents dans notre société québécoise. Pourtant, des milliers d’animaux d’élevage (moutons, bœufs, porcs, poules, etc) sont abattus pour fins de consommation humaine ainsi que du gibier produit de la chasse (chevreuils, orignaux,  …) est également consommé.

Je me souviens d’avoir séjourné des heures en forêt à trapper le lièvre, la perdrix, l’écureuil, la belette, le rat musqué, … surtout à l’automne et en hiver.

Le trappage est une activité permettant un développement physique et intellectuel! On apprend à connaître le comportement des animaux afin de les rejoindre et parcourir des dizaines de kilomètres à chaque excursion avec plus ou moins de succès.

La culture et l’industrie québécoise sont tributaires de ces activités bien implantées et présentes dans plusieurs régions du Québec.

Un confrère à l’École Polytechnique me décrivait les méthodes utilisées à Val d’Or, en Abitibi. Certains trappeurs et membres de leur famille mangeaient de l’ours, me disait-il.

Certains propriétaires de terrain sont heureux de bénéficier de l’aide de trappeurs afin de limiter les dégâts causés par nos amis à quatre pattes.

Il ne faut pas sous-estimer l’importance de ces activités sportives qui sont aussi des sources alimentaires ayant même contribuées à la survie de familles en période de diètes et de crises alimentaires et financières.

L’industrie des fourrures génère un certain nombre d’emplois souvent sous-estimé qu’il faut maintenir et accroître!

Pourquoi pas du Québec?

Tel que souligné par un professionnel du milieu, il me faudra attendre de six à neuf mois pour faire tanner mes peaux de renard, de pékan et de lynx. Je pourrais les faire traiter plus rapidement dans l’Ouest canadien, semble-t-il.

De plus, la tannerie des peaux peut inclure la naturalisation des animaux selon un montage choisi par un spécialiste expérimenté.

À Val d’Or en Abitibi, Fourrures Grenier Boutique utilise des peaux et fourrures de vache, de castor, de mouton, de renard, de coyote, de raton-laveur ou bien de loup marin.! Ils travaillent de manière artisanale, à la machine à coudre, sans robot. Quand est-il des peaux d’orignaux et peut-être de chevreuils!

Aujourd’hui, j’aurais pu acheter une peau naturelle de mouton chez Costco à cinquante dollars. Il s’agissait d’un produit australien! Pourquoi pas du Québec?

Que dire de la faible récupération de la viande de gibier et des prises animales soient des ressources fauniques. Les bouchers pourraient être mis à contribution en récupérant à l’avantage des chasseurs, trappeurs, pêcheurs, … et de la population. Le contrôle des cheptels est déficient et conduit à des problèmes de surpopulation, des dégâts à la végétation et en plusieurs endroits la cohabitation est pénible.

Comment récupérer équitablement, l’excédent de cerfs de Virginie existant, par exemple à l’Île d’Anticosti et à Longueuil, On pourrait en faire profiter la population, les milieux nécessiteux en s’appuyant sur l’expérience des bouchers et des banques alimentaires.

Une autre alternative serait de vendre ces produits fauniques aux restaurateurs au profit du ministère québécois. Est-ce que des ajustements légaux sont requis?

L’existence des Zec est précieuse

Il s’agit de ressources plus ou moins bien gérées au niveau de l’ensemble du Québec. Heureusement qu’un plan de gestion 2020-2027 a été défini. L’existence des Zec est précieuse à cet égard. On peut penser que les détenteurs de permis apprécient l’abondance de gibiers.

La faiblesse du cheptel de cerfs, de caribous, … et même du petit gibier dans certains secteurs dont le Bas-St-Laurent pourrait être améliorée par le trappage et la chasse aux prédateurs de ces espèces. Les trappeurs d’expérience sont surement de bons conseils à cet égard.

Le dossier de la défense des phoques est un bon exemple conduisant à la réduction des ressources de la pêche et à la faible utilisation des produits associés à la chair et la fourrure de ces derniers.

Apprécions le travail et la contribution de ces artisans à notre vie personnelle et collective et secondons les dans la défense de leur subsistance et contribution à l’économie du Québec.

Auteur : Rendez-Vous Nature

Catégorie : Opinion

Publié le : 2022-02-02 16:42:49