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Sur quelle planète vivent nos gestionnaires de la faune au Québec?

J’arrivais à peine à y croire. Lorsque le fameux plan de gestion est sortie lors de l’hiver 2020, j’étais de ceux qui dénonçaient, haut et fort, ce plan de destruction de la qualité de chasse au chevreuil au Québec.

Nous l’anticipions avec rage car lors de consultations publiques, qui je ne sais trop à quoi elles servent, rien n’est pris en considération.

Imaginez que sans certaines fuite d’informations, le nouveau plan voulait permettre la récolte de trois mâles par chasseur et la pression qui s’en suit. Nos chasseurs auraient pu prélever trois mâles par saisons! Sur quelle planète vivent-ils?

Je suis un des plus grand marcheurs de terrain de chasse au chevreuil au Québec, annuellement . Je n’ai pas de titre universitaire, mais je vois clair sur le terrain. J’ai honte de notre province. J’ai honte pour les gestionnaires de la grande faune au Québec.

J’ai eu la chance de connaitre la zone 7 à mes débuts de grand passionné, avant l’arrivée des saisons de chasse aux fusils et armes à chargement par la bouche. J’ai même arrêté de chasser à la carabine pendant quelques saisons pour me concentrer sur le potentiel élevé de cette même zone, à la fin des années 90 et début 2000. Mais j’étais loin à l’époque de réaliser à quel point nos gestionnaires s’affairaient lentement à détruire toute qualité de chasse au chevreuil ici, chez nous.

La majorité des provinces canadiennes et des états américains, ou le chevreuil est abondant, ont adopté des modèles de gestion pour favoriser une meilleure qualité de chasse et ce depuis près de 20 ans. Encore plus éloquent, les nombreuses études démontrent clairement qu’une meilleur gestion assure un cheptel plus en santé.

Pourquoi nos gestionnaires ont-ils détruit toute qualité de chasse, ici, au cours des 25 dernières années? Je n’arrive pas encore à y croire. Aucune zone ou le chevreuil est assez abandonnant n’est épargnée.

Au Québec, aussitôt qu’un cheptel va bien. on s’assure de l'abaisser au même niveau que les autres zones, donc vers une qualité de chasse médiocre. Aussitôt qu’un territoire est considéré comme une mine d’or pour la grande faune, il est surexploité au point de le diminuer même niveau que le reste des terrains publics ou privés.

En plus de faire souffrir nos bêtes inutilement, je me demande si le but ultime n’est pas de complètement décourager tout chasseur de chevreuil rêvant de récolter un mâle avec un panache respectable. Nous n’avons qu’à penser aux accouplements très tardifs, allant même jusqu’en février, pour comprendre pourquoi les cerfs de l’Estrie ont perdu autant en masse corporelle dans les dernières 30 années de chasse.

Ici, la réflexion est toujours portée vers les nombres de permis vendus et le retour économique des ventes de divers accessoires liés à l’activité. Aucune réflexion vers la satisfaction des gens pratiquant le sport n’est tolérée.

Pourtant, les sondages effectués au cours des cinq à 10 dernières années ont clairement démontré que les chasseurs eux mêmes souhaitent des changement pour améliorer la qualité de leur expérience. Même qu’un fort pourcentage de chasseurs pratiquant l’activité d'abord pour une qualité de viande biologique est en colère contre le plan actuel.

L'automne dernier, pour une première fois depuis que je chasse le chevreuil, j’ai pensé à ne plus chasser le mâle au Québec. Je gagne ma vie avec la chasse. Je suis un chasseur professionnel, mais comment faire pour récolter un mâle d’intérêt quand il n’y en a même plus sur mes différents accès de chasse? Imaginez, j’ai la chance d’avoir plusieurs accès!

J’ignore si enfin le grand boss à la direction de la faune finira par admettre les erreurs commises au fil des années. 

Auteur : Charles-Henri Dorris

Catégorie : Opinion

Publié le : 2022-01-14 15:51:19