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Michel Fournier a la « job » idéale depuis bientôt 46 ans

Avec le début de la nouvelle année 2021, le directeur général de la réserve faunique de Rimouski, Michel Fournier, entreprend sa 46e année de travail en territoire faunique.

Il est l'un des doyens parmi les directeurs du réseau des 13 réserves fauniques de la SÉPAQ.

Au terme de sa 45e année, lorsque nous l’avons rencontré dans le secteur du Lac Castor, où il a entrepris, en 2020, la construction de quatre chalets de type Horizon. Michel Fournier tient toujours le même discours quand on lui demande s’il aurait été est possible de l’imaginer faire un autre travail que celui qu’il fait à l’aube de sa 46e année ?

« Ce que j’ai toujours aimé faire, je le fais. Je te l’ai déjà dit, je ne peux pas appliquer sur cette « job » idéale, je j’ai (rires) ». Après une courte pause, il ajoute : « La vie m’a choyé en me permettant de faire ce travail toujours avec la même passion. Cette vie m’a donné une famille qui m’a apporté tout le support pour le faire. Comme tout le monde, il y a eu des moments difficiles dans ma vie, des bouts durs, comme on dit, mais ma conjointe Marthe m’a toujours soutenu. Elle a toujours été d’un grand support. Merci à elle et merci à la vie ».

Michel Fournier aurait pu prendre le sentier de la retraite, mais ce mot ne fait pas partie de son vocabulaire.

« Je l’ai dit à mes patrons, tant que la santé et la passion seront là, je vais tenter de demeurer à mon poste. Je ne m’en cache pas, j’aime tout ce que je fais. J’adore mon travail. Quand je réalise des projets, je le fais avec une équipe formidable et motivée. Je suis entouré de gens sur lesquels je peux compter. C’est certain que j’ai moins de pressions sur les épaules que j’en avais à Anticosti », commente Michel Fournier.

C’est certain aussi qu’avec ses 7 943 km2 km2; dont le tiers est géré par la SÉPAQ, Anticosti n’est absolument pas comparable à la réserve Rimouski avec ses 730 km2. Mais qu’importe, Michel Fournier connaît tous les coins et recoins de « sa » réserve. « Je mets le nez dans tous les bouts de chemins neufs, pour savoir vers où ils vont, et voir si ces routes forestières sont bien faites. Ça aussi ça me tient à cœur et très actif. Et c’est bien correct comme ça », dit-il.

Tout a commencé au Lac-à-l’Épaule!

Le parcours du Bicois nous rappelle qu’il a commencé à travailler dans la sauvagerie québécoise en 1975, comme guide de pêche au réputé Lac-à-l’Épaule, dans la réserve faunique des Laurentides.

Le nom de ce secteur est devenu une expression courante qui désigne une réunion à huis clos. Ce cliché est né d’une réunion secrète du cabinet de l’ex-Premier ministre Jean Lesage, les 4 et 5 septembre 1962, dans un camp du Lac-à-l'Épaule. Douze ans plus tard, ministres et politiciens des différents gouvernements y tenaient toujours des « Lac-à-l’Épaule » pour discuter de grandes questions politiques.

Michel Fournier y a guidé des politiciens réputés. Comme Lise Payette, féministe, animatrice, auteure et ancienne ministre du gouvernement de René Lévesque. Le jour de son mariage, Mme Payette lui avait adressé ses meilleurs vœux de bonheur.

Puis l’aventure d’Anticosti

À l’automne 1978, Michel Fournier, passionné de chasse, devient guide sur l’île aux cerfs, Anticosti, où il gravit rapidement tous les échelons, de guide de chasse, à chef-guide, puis contremaître, responsable des opérations de chasse et de pêche, jusqu’à directeur-général de SÉPAQ-Anticosti. Ses réalisations sont aussi nombreuses que variées.

Le « gars de terrain » a beau jeu. SÉPAQ-Anticosti est la plus grande pourvoirie en Amérique du Nord. Ses années comme directeur-général sont consacrées au développement de nouveaux produits en chasse et pêche,aux réalisations de projets ambitieux, mais réalistes, à l’ouverture de nouveaux territoires, à la construction de pavillons de chasse et de pêche, et j’en passe.

À chaque année, il pénètre de plus en plus loin dans l’Arche de Menier, contribuant, à quelque part, à la renommée mondiale d’Anticosti comme étant le « paradis du cerf de Virginie », que j’appelle le cerf Menier, en référence à Henri Menier qui y a introduit le chevreuil en 1896, devenu au fil des ans une sous-espèce de son grand cousin de Virginie...

En 1995, la SÉPAQ prend la gestion de toutes les réserves fauniques du Québec. Michel Fournier se voit confier, en même temps qu’il dirige SÉPAQ-Anticosti, la gestion des cinq réserves de l’Est ; Rimouski, Matane, Port-Daniel, des Chics-Chocs, Port-Cartier/Sept-Îles, ainsi que la station piscicole de Gaspé qui fait l’élevage d’alevins de truites et de saumons.

Le départ à la retraite de sa conjointe Marthe, qui revient en terre d’origine, au Bic, sonne un nouveau départ. Comme le hasard fait souvent bien les choses, le poste de directeur de la Réserve faunique de Rimouski se libère. En 2005, Michel revient donc sur le continent, dans son Bic natal et quitte « son » île où son aventure aura duré 29 ans, dont 16 ans comme #1 de SÉPAQ-Anticosti.

À l’aube de 2021, que souhaiter de plus à Michel Fournier sinon de conserver la santé et sa passion, et encore une longue continuité.

« Quand la direction de SÉPAQ m’a confié la réserve Rimouski, on m’a dit de regarder ce que pouvais faire pour accroître l’offre de services. J’ai eu la chance de développer divers projets pour la chasse et la pêche, et aussi d’en faire un lieu pour la famille, avec un parc d’hébergement aux standards de qualité d’aujourd’hui ».

Et ce n’est pas fini, après le lac Castor, Michel Fournier a le secteur du lac Kedgwick dans sa mire, son prochain projet de bâtisseur!

 

Photo du bas

Michel Fournier a la réputation d’être un bâtisseur. Il y a un an, il construisait un nouveau poste d’accueil au coeur de la réserve, au Lac Rimouski. (Photo Ernie Wells)

Auteur : Ernie Wells

Catégorie : Opinion

Publié le : 2020-12-31 13:55:24