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Quatre cerfs récoltés dans un même séjour à Jupiter-la-Mer

J'ai récolté mon premier cerf, un "buck" de 8 pointes, arborant un panache 18 pouces de largeur, pesant 138 livres, le dimanche matin 3 novembre dans la " trail " #22, dans le magnifique territoire de Jupiter-la-Mer

Cette chasse s'est passée lors d’un séjour mémorable à l’île d’Anticosti, du 2 au 7 novembre 2019.

En moins de 30 minutes de chasse en sentier, j'ai vu ce mâle à un soixantaine de pieds de moi en forêt. Avec le guide Simon Couette, on venait tout juste d’entendre le sifflement alarmant d’un cerf Menier. « Il y a un chevreuil », que je lui chuchote discrètement. Et il rétorque, sans se retourner : « Je sais, je l’ai entendu aussi ».

Et je réplique : « Non, pas lui, ici ». Simon se retourne vitement et sans hésiter il me lance : « Tire… ». Je l’avais déjà dans ma mire. Un tir fatal au cou. Wow! Magnifique « buck ». Puis on se félicite et on prend des photos. J’ai le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Le décor est superbe, la bête impressionnante.

En après-midi, dans le secteur mythique du Phare de la Pointe-Ouest, je refuse un "spike" et quatre femelles… Le séjour débute à peine.

À Anticosti, faut le dire, le répéter et en profiter, outre la magie de l’île, la beauté unique de ses paysages, et l’esprit omniprésente de la chasse, cette possibilité de récolter deux cerfs dans un même séjour; indépendamment que ce soit un mâle, une femelle ou un veau, contribue à bonifier l’expérience de chasse et de vivre pleinement son séjour.

Contrairement au continent, lorsqu’un chasseur récolte un cerf, son expédition n’est donc pas terminée pour autant. Il lui reste encore une bête à prélever. Quelle chance! 

Le lendemain, le lundi 4 novembre, rien ne bouge. C'est comme si les cerfs ont quitté l'île aux cerfs Menier en même temps. Aucun de nous trois ne voit et ni conséquemment, ne récolte un chevreuil.

Un « buck », une fête !

Je dis à mon compagnon Daniel Leboeuf, que durant notre séjour, si le besoin d’une chasse de groupe se manifeste pour compléter notre quota global de six cerfs, je vais lui récolter un "buck" pour célébrer sa fête en ce mardi 5 novembre...

Puis mon guide Simon me conduit à la "trail" #19, qui longe le littoral du territoire de Jupiter-la-Mer. En roulant, je vois une femelle qui ne me donne aucune chance. Patience, on se calme, le séjour est encore jeune. Jour 3 seulement.

Après quatre heures de marche, face au vent "frette" du Nord du bord de mer, mon passionné guide Simon me récupère et me demande ce que je veux faire en après-midi ?

Comme je n'ai rien vu hier, et que je n’ai observé qu’une seule femelle ce matin, et rien de significatif dans la #19, que j'ai marché plus qu’à mon goût, il me suggère alors de passer l'après-midi dans une cache, placée habilement et sûrement stratégiquement, sur le bord d’un chemin forestier, perpendiculaire à un autre chemin, propice à la circulation des cervidés.  

J'y prends place à midi et 15 minutes. Je ne suis pas d’un ordinaire très patient pour faire le guet dans une cache au sol, que j’ai déjà baptisée « Abribus », lors d’un séjour de chasse à Chicotte-la-Mer, avec le regretté guide Stéphane Villemure.

Et je ne suis pas trop, trop confiant non plus. Mais je garde espoir dans la suggestion et les conseils de Simon qui connaît le territoire de Jupier-la-Mer comme pas un. Enfin, on verra, bien, patience exige… Je casse la croûte, j’observe, devant, à gauche, à droite. Rien ne bouge.

Un « buck » à ma droite

Vers 15 h 15, soudainement, comme tombé du ciel par magie, je vois un "buck" qui s'amène lentement, même nonchalant à ma droite. Il est à plus de 300 pieds. En ouvrant délicatement et lentement la petite fenêtre de côté en « plexiglass », à ma grande surprise, le mâle s’arrête brusquement.

Mon guide Simon croit que le simple reflet de la vitre en plastique a attiré son regard perçant et l’a fait stopper dans ses pistes!  Je suis droitier et non gaucher. Pas un tir aisé, ni une position parfaite. Je le cible non sans avoir eu le temps d’observer qu'il portait un beau panache. Le temps presse.

Je me suis toujours dit qu’un « buck » te donnait une seule chance en cinq secondes. Sinon, c’est trop tard.

En position "petit bonhomme", presqu'à genoux, sans aucun appui, je fais feu à bout de bras en le visant au cou. Le « buck » encaisse le coup, et il se lance à grande vitesse sur le côté du chemin, dans la forêt, où je le perds de vue. Après quelques minutes d’attente, je me dirige vers l’endroit où je l’ai vu bondir dans le boisé. 

De longues minutes d'inquiétudes s’en suivent jusqu’à ce que je le retrouve couché au sol, reposant sur le flanc droit, sur un accueillant tapis de mousse humide et bien verte.  Wow! Un autre "buck" de 8 pointes, magnifique, avec un côté de son  panache palmé, donc atypique.

Puis j’attends fièrement mes partenaires de chasse qui viennent me récupérer. Ils ont entendu mon coup de carabine à verrou .270 Remington « Mountain ». Ils avaient hâte de voir le résultat de mon tir. Les félicitations fusent et mon égo est comblé! L'éviscération par Simon confirme que mon tir a été fatal, droit au coeur. Son poids, 132 livres. Un cerf couronné magnifique.

Chasse de groupe

Pendant ce temps, ni mes compagnons Daniel et Luc Larochelle n'ont encore un cerf à leur actif. Mon quota étant complété, mes deux coupons du Permis de chasse du cerf de Virginie à Anticosti étant sur les « bois » de mes mâles, je peux donc continuer; encore, de chasser le lendemain du dernier jour, selon la formule de la chasse de groupe.

J'espère plus que jamais offrir un "buck" comme cadeau de fête à Daniel... 

Nous en sommes donc déjà au quatrième et dernier jour de chasse du séjour.  Comme le disait un ex-guide et ex-directeur de SÉPAQ-Anticosti, Gilles Dumaresq : « Attention les gars. Dites-vous que quatre jours de chasse à l’île, c’est très vite passé ».

J’y pense à chaque séjour dans l’île d’Henri Menier où j’essaie toujours de récolter une bête lors de la première journée de la chasse. Après, me semble que je chasse mieux, plus relaxe avec un chevreuil dans la « meat house ». Gilles a raison et selon les conditions atmosphériques, le temps de chassse passe tellement vite.

Enfin, le jour du dernier jour, on quitte le chalet au lever du jour, à 5 h 30. Pas de chance, il fait un vent à écorner tout "buck" bien panaché, avec des pointes de 60 à 85 km/heure. Ça regarde mal. Daniel est résigné à retourner bredouille sur le continent.

Le guide Simon Couette dirige Luc et Daniel vers des sentiers prometteurs. "Ernie, on va rouler et couvrir le plus de territoire possible", me dit Simon. Go! C'est parti. Une heure plus tard, on voit un femelle au loin, dans un chemin de travers, face au vent. Simon arrête le "pick-up".

La femelle fige. J'ouvre la porte et installe ma .270 dans le "v" et je fais feu rapidement. La biche est nerveuse en raison du vent qui joue contre nous... Elle s'affaisse dans ses pistes. 

 Encore deux autres

Simon et moi retrouvons Luc et Daniel sur l'heure du midi pour dîner. Luc nous dit avoir refusé un "spike"... Habitué à chasser dans les montagnes du Maine à y traquer des cerfs de forte taille, Luc, très exigeant et très technique, il demeure toujours confiant. Il chasse le gibier d’abord.

Pour lui, tant que ce n’est pas fini, ce n’est pas fini. Par radiotéléphone, je lui avais offert un "spike" et deux femelles, mais il a refusé.

Quant à Daniel, il a vu au loin le dos d'un chevreuil, mais rien d'autre. Après le lunch, Luc décide de retourner dans son sentier #16. Daniel est fatigué de marcher. Il monte dans le "pick-up" avec nous, à l’avant. Il nous manque encore trois cerfs pour compléter notre chasse.

Vers 14 h, encore au grand vent, on voit une femelle et son rejeton semi albinos. La femelle avance vers le boisé, et je ne la vois plus. Mais son faon reste sur place, au vent. Daniel fait feu et le récolte. Et voilà,  Il en manque deux autres chevreuils.

Promesse dite… promesse tenue

On continue de chasser en véhicule. Vers 15 h 30, il reste 30 minutes de chasse légale. Simon suggère de retourner chasser au bord de mer. En descendant une côte à travers des "cassés" de chaque côté,

Simon voit un "buck" à sa gauche. Il arrête le "pick-up" sur place. Daniel, toujours assis à droite, ne l'a pas vu. Moi, assis à l’arrière, à gauche, derrière Simon, oui. Je descends du « pick-up » et je le cible encore au cou. Promesse accomplie, j'offre à Daniel son "buck" de fête pour ses 70 ans; un 4 pointes, 115 livres.

Et voilà Simon qui exécute quelques pas de danse en signe d’appréciation et de satisfaction. Un guide passionné, qui n’abandonne jamais et qui sait motiver ses chasseurs. Merci Simon!

Plus de temps à perdre, et pas de chance à prendre non plus, Simon réussit à rejoindre Luc par radio qui nous dit avoir fait une femelle... La chasse est finie, avec un bilan de 4 mâles et deux femelles. 

De tous les secteurs avoisinants, c'est nous qui avons fait la plus belle chasse du séjour. Incroyable, j'ai trois "bucks" panachés; dont deux 8 pointes, un 4 points et une femelle à mon actif. C'est comme si j'avais fait deux séjours en un seul! J'ai eu de l'action, comme seule Anticosti peut en offrir.

Alors voilà. Ce fut notre séjour de 2019 à l'Île d'Anticosti, sur l’invitation du directeur général de SÉPAQ-Anticosti, Robin Plante, à découvrir le territoire de Jupiter-la-Mer lors de ce séjour de familiarisation de novembre 2019.

Un territoire en hébergement en chalet tout confort pour quatre chasseurs, bien positionné près du rivage, face au Golfe Saint-Laurent, et que je recommande à tout amateur de chasse du cerf, lequel pourra pratiquer son activité de prélèvement préféré dans différentes conditions de terrains de chasse, comme sur le bord de mer, en forêt, en sentiers ou en plaines, comme dans des « cassés » bien serrés, où se terrent les gros mâles.

Bref, au choix et au goût du chasseur.

Territoire giboyeux

Le territoire de chasse de Jupiter-la-Mer, situé sur le littoral Sud de l’Île d’Anticosti, à deux heures de route de Port-Menier, est considéré comme l’un des bons territoires giboyeux de SÉPAQ-Anticosti.

Depuis avril 2019, Robin Plante observe une augmentation de la population croissante des cerfs d’un bout à l’autre d’Anticosti, notamment avec des femelles et de nombreux jumeaux qui sont des « spikes », ou daguets, en devenir pour 2020.

Et selon nos informations, la densité de cerfs est très élevée cette année sur Anticosti. Des secteurs baromètres révèlent très peu de mortalités hivernales. Le meilleur est à venir.

D’ailleurs, le chroniquer et animateur Martin Bourget, d’Aventure Chasse Pêche, le magazine et l’émission Aventure Chasse Pêche sur le câble à Télé-Mag Québec, a de bonnes nouvelles concernant les cerfs Menier d’Anticosti. Martin revient d’un séjour dans le secteur du Lac Martin, de SÉPAQ-Anticosti, où il a observé beaucoup, beaucoup de femelles avec plusieurs veaux, et plusieurs portées doubles.

« L’île est en train de refaire sa « populasse » de chevreuils. Et la place pour savoir si la chasse est bonne, c’est au retour du séjour à l’Aéroport de Port-Menier. Et il y avait beaucoup de beaux trophées et beaucoup de chasseurs heureux », relate-t-il.

Des expériences de chasse uniques à l’Île d’Anticosti

Je doute fort que je revive un jour une pareille expérience de chasse. Les guides des autres secteurs de SÉPAQ-Anticosti racontaient à Simon que c'était même exceptionnel qu'un même chasseur fasse trois "bucks" dans un même « party » d’un séjour de quatre jours. Nous avons quitté Jupiter-la-Mer avec un seul et même désir commun, celui d’y retourner!

C’est la grâce que je souhaite à tous les chasseurs de cerfs Menier où pareil scénario de chasse n’est possible qu’à l’Île d’Anticosti. Et nulle part ailleurs!

Des séjours sont encore disponibles pour la saison 2020 dans les territoires de SÉPAQ-Anticosti. En raison de la pandémie, l’absence de chasseurs américains a libéré plusieurs séjours. La récolte de deux cerfs par chasseur est possible.

« Si vous formez un groupe, tout le monde pourra chasser jusqu'à ce que toutes les bêtes soient récoltées » confirme SÉPAQ-Anticosti.

L’hébergement est varié, du camp rustique bien équipé jusqu'au pavillon de luxe avec repas gastronomiques, en passant par un chalet confortable situé au bord de la mer.

Pour obtenir des renseignements additionnels ou pour réserver un séjour de chasse, composez le 1 800 463-0863.

Photo #2

Après de longues minutes de vaines inquiétudes, je retrouve, couché au sol, reposant sur le flanc droit, sur un accueillant tapis de mousse bien verte, mon second "buck" de 8 pointes, arborant un côté de panache palmé.  (Photo Ernie Wells)

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Photo #3

Le chalet de Jupiter-la-Mer domine le rivage, face au Golfe Saint-Laurent, et rend le séjour encore plus agréable permettant une transition reposante entre la forêt et le bord de mer. (Photo Ernie Wells)

 

Auteur : Ernie Wells

Catégorie : Opinion

Publié le : 2020-10-04 09:41:06