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Toujours possible de traquer le Roi de nos forêts

Malgré les mesures annoncées lundi par le gouvernement, la saison de chasse à l’orignal se poursuit. Les amateurs qui ont des séjours à vivre pourront le faire.

« J’ai posé la question directement lors de la rencontre que nous avons eue avant les annonces et la réponse a été claire, la saison de chasse se poursuit, a expliqué le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, M. Pierre Dufour. Il a été choisi d’agir ainsi parce qu’au printemps dernier, alors que nous vivions une période intensive de la pandémie, il n’y a pas eu de problèmes de contamination ou autres avec les chasseurs et les amateurs de pêche. »

Donc, le dossier est clair, la saison se poursuit. Toutefois, il ne faut pas oublier que vous devez suivre les mesures mises de l’avant par la Santé publique, qu’il faut adopter en tout temps. Le port du masque, la distanciation sociale et la désinfection des mains sont de mise.

C’est une responsabilité qui incombe à tous les chasseurs, si on veut que la saison se poursuive.

ZONE ROUGE ET DÉPLACEMENTS

Au moment d’écrire ces lignes, il n’y a aucune interdiction de se déplacer d’une zone à l’autre.

Lundi, au point de presse, M. Legault a été très précis : « Il n’y a pas d’interdiction, mais on recommande de l’éviter ». Vérification faite hier auprès des responsables de la Sûreté du Québec, pour le moment, il n’y a pas d’interdiction de circuler pour se rendre à son camp de chasse.

Ainsi, des chasseurs de Québec qui ont planifié une excursion de chasse dans Charlevoix peuvent s’y rendre comme il était prévu. Même chose si vous vous rendez dans le Bas-Saint-Laurent ou le Saguenay–Lac Saint-Jean. Un petit conseil toutefois, c’est de faire tous vos achats avant de partir et d’éviter de vous arrêter en chemin.

Si vous avez à le faire, prenez le temps de bien appliquer les mesures sanitaires, deux fois plutôt qu’une. Pour les installations qui sont en zone rouge, il est clair que si vous aviez prévu de tous vous loger dans un chalet unique, là, il faudra trouver une solution.

Les gens vivant sous le même toit peuvent se loger dans le chalet et pour les autres, il pourrait y avoir une solution de rechange comme l’ajout d’une caravane à côté du chalet.

Il faut aussi que les gens qui y vivent soient des gens qui demeurent sous le même toit. Chacun pourrait vivre dans ses choses et faire son excursion de chasse. Dans ce cas précis toutefois, il y a matière à se poser des questions. On a beaucoup parlé hier des résidences privées, mais rien sur les chalets en forêt. Il y a de quoi être mêlé.

Rien n’a été mentionné pour les installations touristiques et les hôtels sont demeurés ouverts.

UNE FIÈVRE INTENSE

La fièvre s’empare de plus en plus des chasseurs d’orignaux. Ils sont des dizaines de milliers qui vont envahir la forêt pour une 2e vague très importante de la saison, où on peut chasser à l’arme à feu. Au cours des derniers jours, la température a été plutôt clémente, voire même chaude pour cette période de l’année.

Contrairement à ce que plusieurs croient, cela n’empêchera pas les orignaux de vivre leur saison des amours. Tout est une question de durée du jour. C’est lorsque les journées raccourcissent, lorsque la lumière du jour diminue, que le signal se donne chez les orignaux.

S’il fait très chaud, la différence est que les animaux vont se déplacer très tôt le matin et tard en fin de journée, alors que la chaleur ne les accablera pas trop. Il faut donc être en poste très tôt. Aussitôt que la température va revenir à la normale pour la période automnale, les orignaux vont bouger durant toute la journée.

Le niveau de la population d’orignaux est très élevé au Québec. Depuis quelques années, les taux de succès ont grimpé de façon importante. Cet automne, nous vivons une saison où la récolte de la femelle adulte, à quelques exemptions près comme sur le territoire de la Seigneurie de Beaupré, n’est pas permise. Il faut donc s’attendre à qu’il y ait une diminution par rapport aux résultats de la saison de chasse 2019.

L’an dernier, 26 262 bêtes ont été enregistrées, soit 10 403 femelles, 13 601 mâles et 2258 veaux. Pour avoir une idée de ce qui nous attend, il faut donc consulter les statistiques de 2018.

Au total, 19 860 bêtes ont été enregistrées. Ce nombre se divise en 2738 femelles, 14 422 mâles et 2700 veaux. La chasse de l’orignal au Québec représente des millions $ en retombées économiques pour plusieurs régions.

Lors d’un séjour en Gaspésie, un épicier d’un petit village me mentionnait que s’il n’y avait pas la chasse, il fermerait ses portes.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Opinion

Publié le : 2020-10-03 00:10:37