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Les territoires de pêche devraient rouvrir

Au Québec, nous avons la chance d’avoir d’immenses espaces naturels où nous pouvons pratiquer différentes activités, dont la pêche, en toute sécurité.

Plusieurs intervenants offrent des services qui peuvent se faire dans le respect des mesures de la santé publique. Ils n’attendent que le O.K. du gouvernement. 

On pense ici aux pourvoiries, aux réserves fauniques, aux parcs nationaux ou encore aux zecs. Ces réseaux permettent d’avoir accès à la nature dans le respect des mesures demandées par les autorités. 

Il suffit de discuter avec divers intervenants de ces milieux pour comprendre que, présentement, un travail très imposant a été fait pour assurer la sécurité autant des amateurs que du personnel. 

Du côté de Zecs Québec, l’organisation a décidé de très bien préparer les gestionnaires de zecs. 

« Il y aura effectivement plus d’un protocole », explique le conseiller aux communications de l’organisme, Benjamin Lavallée. 

« Le premier s’adresse aux gestionnaires avec les références aux outils dont ils auront besoin pour assumer leurs responsabilités d’employeurs, poursuit-il. Un autre protocole concernant les employés permettra aux gestionnaires de les aider pour mettre en application des directives de la santé publique. Un dernier protocole à l’intention des usagers, pêcheurs et chasseurs a aussi été fait pour définir les règles à suivre dans le contexte de la COVID-19. » 

Pour aller encore plus loin, l’organisation a décidé de créer de nouveaux outils pour les amateurs et les employés. 

« Nous allons annoncer un plan de déploiement de services en ligne afin de réduire les interactions entre les utilisateurs et le personnel d’accueil. Certaines zecs offrent déjà des services en ligne. Nous allons dévoiler notre plan de la séquence des services en ligne dans les prochains mois », précise M. Lavallée. 

LE MONDE DES POURVOIRIES 

Secteur très actif dans le monde des activités de plein air, chasse et pêche au Québec, les pourvoiries ont elles aussi travaillé à mettre en place des mesures essentielles pour l’accueil de sa clientèle. 

« Nous allons tout faire pour offrir aux amateurs une activité très bien encadrée, dans le respect des mesures demandées par la santé publique », avance Réal Massé de la pourvoirie Au Pays de Réal Massé. 

« On peut mentionner l’installation de distributeurs de désinfectant un peu partout sur la pourvoirie, de plexiglas au bureau d’accueil, avec le respect des distances et du nombre de personnes à l’intérieur. » 

« La même situation se produira pour le bureau de distribution des lacs. Les moteurs, chaloupes, voiturettes de golf et autres outils mis à la disposition des gens seront désinfectés régulièrement. Les rassemblements seront strictement interdits. Les rampes d’escalier, les rampes pour la descente au quai du lac principal seront aussi désinfectées. Nous voulons offrir la sécurité à nos visiteurs et à notre personnel », précise M. Massé. 

Même son de cloche du côté de la pourvoirie du Lac Blanc, en Mauricie. 

« Nous attendons la permission d’ouvrir de la part des autorités gouvernementales. En attendant, nous nous préparons le mieux possible en appliquant les mesures strictes demandées par la santé publique », dit le propriétaire, Gaston Pellerin. 

« Les mesures de distanciation, l’accès à des sites très nombreux pour le lavage des mains et des détails techniques comme les plexiglas dans les différents comptoirs d’accueil, l’installation de lignes au sol pour s’assurer que les gens respectent les deux mètres, des mesures de désinfection des chaloupes, moteurs et rames, tout ce que nous pouvons faire, nous l’avons fait. S’il faut aller plus loin, on sera prêts. Nous voulons accueillir nos pêcheurs de façon sécuritaire et protéger du même coup tous nos employés. » 

Du côté de Charlevoix, Martin Dufour, propriétaire de la pourvoirie Club Bataram, a aussi préparé toute une série de mesures. 

« Nous avons établi un protocole de nettoyage de nos chalets avant l’arrivée de pêcheurs et après leur départ. Tous les espaces publics seront nettoyés et désinfectés plusieurs fois par jour. Nous utiliserons des produits de nettoyage efficaces contre le coronavirus avec des agents de désinfectant qui contiennent au moins 70 % d’alcool », raconte-t-il. 

« Nous avons établi les protocoles de nettoyage en suivant les directives du Centre de contrôle et de prévention des maladies. Nous avons donné la formation nécessaire à nos employés. Des plexiglas ont été installés dans tous les postes d’accueil. Les employés porteront masques et gants. Le bien-être de nos pêcheurs et celui de nos employés sont au centre de nos préoccupations. » 

LA SÉPAQ 

Du côté de la Société des établissements de plein air du Québec, encore là, on se prépare. 

« Nous allons continuer à nous conformer aux consignes du gouvernement du Québec et des autorités de la santé publique pour éviter la propagation du virus. Les établissements n’ouvriront pas leurs portes tant que les autorités n’auront pas donné le signal que leur exploitation sous certaines conditions est possible, autant pour les visiteurs que les employés », explique le responsable des relations avec les médias, Simon Boivin. 

« En ce moment, la Sépaq travaille sur différents scénarios pour être en mesure d’ouvrir ses installations, dans la mesure où ils pourront recevoir des visiteurs de façon sécuritaire. Nous analysons chacune des activités normalement offertes pour mesurer le risque qu’elle peut représenter dans un contexte de cohabitation avec le virus et des recommandations des autorités. » 

Parmi les mesures dans l’air, on peut penser à l’arrêt du prêt des gilets de flottaison, ce qui signifierait que les visiteurs devraient fournir les leurs. 

Aussi, il devrait y avoir des changements au niveau de la literie qui est fournie habituellement dans les chalets.  

UNE NÉCESSITÉ 

Il faut que l’accès à la nature revienne. Plusieurs millions de personnes vivent présentement dans des régions qui ont besoin de ces activités, qui génèrent plus de 1,5 milliard $ en retombées économiques. 

Ce contact avec la nature est nécessaire pour bien des Québécoises et Québécois, qui pratiquent ces activités depuis des générations. 

Deux pêcheurs assis aux extrémités d’une embarcation de 16 pieds pratiquent la distanciation automatiquement. 

Des propriétaires de chalets qui quittent leur résidence en ville pour se rendre s’isoler en forêt ne contribueront certainement pas à propager le virus. 

Certes, il faut demeurer prudents, mais il faut aussi permettre un juste équilibre pour la santé mentale des gens. Les gens veulent demeurer au Québec pour leurs vacances, il faut leur donner espoir.

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le mercredi 29 avril 2020 dans le Journal de Québec.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Opinion

Publié le : 2020-04-29 15:52:39