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Baisse prévisible de la récolte de chevreuils

Il n’y avait pas de grande surprise en apprenant que la récolte avait baissé pour la saison de chasse 2019. 

En tenant compte de tous les facteurs qui influencent la gestion de la chasse du chevreuil au Québec et les facteurs naturels qui régissent sa présence sur le territoire.

« En raison de l’hiver très rigoureux que nous avons connu en 2019, le troisième plus difficile au Québec depuis 1976, nous savions que le taux de mortalité serait très élevé. Nous savions aussi que cela aurait une incidence directe sur le succès de la chasse, explique le biologiste responsable du dossier du chevreuil au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), François Lebel.  

« Grâce à notre méthode de suivi, nous savions que le chevreuil était en problème dans au moins 15 zones de chasse, où le taux de mortalité du cheptel pouvait varier entre 15 % et 25 % ». 

Devant cette situation prévisible, les responsables du MFFP n’ont pas eu d’autres choix que de prendre des mesures pour donner une chance au cheptel. 

« Nous avons un biologiste responsable du dossier du chevreuil dans chaque région. Après en avoir fait le tour, nous n’avons pas eu d’autres choix que de diminuer le nombre de permis de cerfs sans bois, ce qui a eu aussi une incidence directe sur la récolte, souligne l’expert.  

« Souvent, de nombreux chasseurs qui n’ont pas réussi à abattre un mâle vont se tourner vers une femelle, lorsqu’ils ont le permis nécessaire, avant la fin de leur période de chasse. Cette année, les gens qui avaient cette possibilité étaient beaucoup moins nombreux. » 

Pour avoir une idée de la baisse du nombre de permis de femelles disponibles, mentionnons que pour la saison de chasse 2019, le MFFP a délivré 25 400 permis de cerfs sans bois contre 34 700 en 2018, une différence de 9300 permis. 

D'autres facteurs 

Il y a eu aussi une baisse du nombre de permis de chasse réguliers, une tendance qui est nord-américaine. Le vieillissement de la population fait en sorte que plusieurs abandonnent cette activité alors que le taux de jeunes qui la pratiquent n’augmente pas aussi rapidement. Cette tendance était prévisible.  

Enfin, il ne faut pas oublier les conditions de chasse qui ont été difficiles à plusieurs endroits cet automne. Les grands vents, la pluie forte et même la tempête de neige du mois de novembre sont venus compliquer la vie des chasseurs. Ajoutez à cela tous les autres facteurs, il n’était pas difficile de prévoir la baisse. 

« Malgré tout, le taux de succès a quand même atteint 32 %, ce que nous pouvons considérer comme excellent par rapport aux autres territoires qui offrent la chasse du chevreuil », assure le biologiste.  

Au total, incluant Anticosti, 47 600 chevreuils ont été enregistrés en 2019 par rapport à 54 000 en 2018, soit une différence de 6400. Une partie de cette baisse doit certainement être attribuable aux 9300 permis de cerfs sans bois en moins. 

BABILLARD NATURE 

ANTICOSTI 

Alors que certaines personnes ont condamné ma lecture du dernier inventaire sur l’île d’Anticosti, les résultats de la dernière saison viennent appuyer mes dires. Au total, 6652 chevreuils ont été récoltés en 2019 comparativement à 6176 en 2018, soit une augmentation de 476 bêtes.

Le taux de succès a été de 1,66 chevreuil par chasseur. La proportion de mâles adultes a aussi augmenté, passant de 45 % en 2018 à 50 % en 2019. Aussi, parmi les chevreuils récoltés, la proportion élevée de bêtes âgées d’un an et demi prouve que la survie des faons de l’année précédente a été importante.

Pour les spécialistes, la hausse de mâles adultes récoltés signifie que la population de l’île est en augmentation. 

ORIGNAL ET OURS NOIR 

Dans le cas de l’orignal, le taux de succès est demeuré le même, à 15 %. Ce chiffre est obtenu avec le nombre de permis vendus par rapport aux bêtes récoltées. L’automne dernier, 26 200 bêtes ont été enregistrées, ce qui représente une légère baisse de 5 %.

Cette dernière s’explique en bonne partie par les mesures plus restrictives qui ont été imposées dans les zones 3 et 4, situées principalement dans les régions de l’Estrie et de Chaudière-Appalaches. Le succès de la récolte des mâles adultes, le meilleur indice de la tendance des populations selon les experts, est demeuré stable à l’échelle du Québec.

Pour l’ours noir, lors des saisons printanière et automnale, 5300 ours ont été récoltés, soit 84 % par les chasseurs et 16 % par les piégeurs. 

LE LAC SAINT-PIERRE 

En vertu d’une entente avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, les amateurs de pêche blanche qui fréquenteront le territoire de l’Aire faunique communautaire (AFC) du lac Saint-Pierre n’auront pas besoin de permis de pêche provincial à certaines dates précises. Les 1, 2, 8, 9, 15, 16, 22 et 23 février, le permis de pêche ne sera pas requis si vous pêchez sur le territoire de l’AFC.

Le permis de pêche de l’AFC sera toutefois nécessaire. Grâce aussi à la contribution financière du MFFP, certains centres de pêche offriront aux familles des rabais de 50 % sur la location de cabane. Les places étant limitées, vous devez réserver rapidement. Pour en savoir plus : 450 836-2413 ou info@afclacst-pierre.org .

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Opinion

Publié le : 2020-01-31 17:43:44