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Pas de maladie contagieuse chez les gélinottes huppées

Selon les experts du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, il n’y a pas de maladie contagieuse connue chez les gélinottes huppées.

C’est à la suite d’un message reçu d’un lecteur, M. Yvon Dubé, qui s’inquiétait de la gélinotte qu’il avait récoltée, que je me suis intéressé au dossier.

Il me mentionnait que certaines personnes lui avaient dit qu’il y avait une maladie importante chez cette espèce.

Pour en avoir le cœur net, j’ai eu recours aux lumières de la coordonnatrice provinciale de la gestion du petit gibier au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Mme Édith Cadieux.

Même s’il est impossible de poser un diagnostic officiel basé uniquement sur une photo, la spécialiste nous a expliqué que c’est une maladie connue.

« L’hypothèse la plus plausible, c’est que nous sommes devant un cas de la maladie du grain de riz. Elle se reconnaît facilement à la présence de parasites ressemblant à des grains de riz dans les muscles de la poitrine et des cuisses des oiseaux. Elle est aussi présente chez les oiseaux migrateurs », explique la spécialiste.

Cette maladie est assez fréquente au Québec. Elle est causée par le parasite Sarcocystis sp, un parasite protozoaire affectant plusieurs oiseaux, mais principalement les oiseaux aquatiques comme les canards.

Consommable

Il est plutôt rare d’observer ce parasite chez la gélinotte huppée. Il est possible que sur la photo de monsieur Dubé, on voie une autre espèce de Sarcocystis. Toutefois, il faut mentionner ici que ce dernier n’est pas mortel et que les oiseaux affectés ne présentent aucun symptôme.

Jusqu’à maintenant, il n’a jamais été démontré que la transmission à l’humain puisse être possible. Il faut aussi se rappeler que la cuisson complète de la viande tue les parasites.

Une viande bien cuite peut être consommée. Il faut avouer toutefois que la présence du parasite peut rendre l’apparence de la viande peu attrayante.

Les populations

Si pour plusieurs espèces, il y a des inventaires ou d’autres méthodes pour connaître l’état des populations, comme l’enregistrement des bêtes abattues, dans le cas du petit gibier, il n’y a pas d’outils aussi précis.

« Nous n’avons pas de moyens de connaître exactement la situation. À l’exception des territoires organisés comme les réserves fauniques, il n’y a pas de statistiques qui sont tenues sur la récolte des petits gibiers », mentionne Mme Cadieux.

« Toutefois, selon ce que nous entendons comme informations de la part des différentes régions du Québec, les populations semblent bien se comporter. »

« Il ne faut pas oublier que les populations peuvent fluctuer d’une saison à l’autre parce que ces espèces connaissent une abondance, et tout à coup, il y a une baisse. Cette situation est bien comprise par les chasseurs. Il faut aussi avouer que dans certaines régions, où l’urbanisation et l’agriculture ont causé la perte d’habitats, il peut y avoir une baisse des populations. »

« Nous sommes actuellement à préparer un plan de gestion pour le petit gibier afin d’avoir un portrait plus fidèle de la situation », a ajouté Mme Cadieux.

Nul doute que les spécialistes vont se donner des outils pour mieux contrôler la situation, comme ils le font pour les autres espèces qui sont soumises à un plan de gestion.

Chose certaine, cette saison, les gélinottes huppées et les tétras sont en abondance. Le principal ennemi des chasseurs, c’est la météo.

La pluie abondante et les grands vents effraient ces espèces qui aiment bien venir manger du gravier sur les routes forestières lorsque le soleil peut les réchauffer.

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le mercredi 30 octobre 2019 dans le Journal de Québec.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Opinion

Publié le : 2019-10-30 14:43:41