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Orignal, un début de saison difficile à l'arme à feu

La pleine lune, les grands vents, la mauvaise température, voilà autant d’éléments qui sont venus gâcher les débuts de la saison de chasse de l’orignal à l’arme à feu.

« J’arrive de la chasse et soit que le rut s’est déplacé où que les mauvaises conditions ont causé des problèmes, mais j’ai trouvé la chasse beaucoup plus difficile cette saison », raconte Johnee Fontaine de la boutique Écotone de Beaupré.

« Habituellement, nous avons des réponses à nos calls lors de notre séjour, mais là, silence radio. La forêt semblait vide. Pourtant, il y avait des pistes. C’est par pur hasard que j’ai pu récolté une bête au moment où je ne m’y attendais pas. Je me suis tout simplement trouvé au bon endroit, au bon moment. De la chance à l’état pure alors que normalement, en utilisant les bons outils, nous finissons par séduire des orignaux », a-t-il ajouté.

Il a souligné également que l’enregistrement est beaucoup plus tranquille cette saison.

« Normalement, nous enregistrons un peu plus de 300 orignaux par saison. Cette année, la chasse achève et nous n’en avons enregistré que 150. Il est évident que plusieurs sont revenus bredouilles même sur des territoires renommés de la région comme les Terres du Séminaire, la chasse a été difficile. »

RUT : MAUVAISES CONDITIONS

Les nouvelles qui se véhiculent d’un territoire à l’autre démontrent que c’est fort probablement la nature qui a joué un mauvais tour aux chasseurs

« Il est vrai que les statistiques sont moins bonnes cette saison », avance le directeur de la réserve faunique des Laurentides, Sylvain Boucher.

« Du 25 au 30 septembre, dans le meilleur de la période du Rut, nous avons eu droit à une super pleine lune, de la pluie et des vents. Les orignaux ont bougé beaucoup la nuit, profitant de la journée pour se reposer au lieu de se déplacer à la recherche d’un ou d’une partenaire », a-t-il analysé.

Des chasseurs nous ont rapporté avoir chassé durant sept jours dans une réserve faunique où ils avaient eu du succès dans les années précédentes sans rien voir ou entendre. Rien ne bougeait.

Un orignal qui ne bouge pas, même s’il est énorme par rapport aux autres bêtes de la forêt, se fond facilement dans le décor. Il peut passer de longues minutes et même des heures sans bouger, tout près de vous, dans un bosquet.

Vous ne vous rendrez jamais compte de sa présence. Comme tous les gros gibiers, lorsqu’il ne bouge pas, il devient invisible, même sur des territoires à haute densité au kilomètre carré.

Il est clair que jusqu’à présent, la saison 2018 de chasse à l’orignal ne passera pas à l’histoire.

INVENTAIRE À ANTICOSTI

Depuis le temps qu’on l’attendait, l’inventaire du troupeau de chevreuils de l’île d’Anticsoti est en train de se faire. Le dernier inventaire remontait à plus de 10 ans alors que le chiffre véhiculé avait été de 166 000 bêtes.

Au fil des ans, la majorité des chasseurs qui ont fréquenté l’Île ont bien compris que ce chiffre ne tenait plus. Maintenant, les paris sont ouverts. Personnellement, si on atteint le chiffre de 100 000, ça serait une grande révélation pour moi.

CARIBOUS DE LA GEORGE

Le troupeau de caribous de la rivière George ne cesse de diminuer. Le dernier inventaire en juillet dernier démontre qu’il n’y a que 5500 caribous dans le troupeau.

Cela représente un déclin de 38 % par rapport à l’inventaire précédent en 2016 et de 99 % depuis 1993, l’année où le troupeau était au sommet en termes d’individus. Le troupeau est donc en décroissance depuis plus de 25 ans. On a noté une amélioration récente de la survie des femelles et des faons, mais cela n’a pas empêché la baisse qui se continue.

La chasse sportive a été suspendue en 2012 pour une durée indéterminée. La chasse des autochtones se poursuit toujours.

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le mercredi 10 octobre 2018 dans le Journal de Québec. 

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Opinion

Publié le : 2018-10-10 13:19:31