Rechercher

Informez-vous des mesures à prendre dans le secteur touché par la maladie

À l'aube de la nouvelle saison, la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs incite les chasseurs des zones 9 Ouest et 10 Est à s’informer rapidement des répercussions dans leur secteur précis

À la suite de la publication des modalités exceptionnelles de chasse par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs autour de la ferme d’élevage où a été détecté le cas de la découverte d’un premier cas de maladie débilitante chronique des cervidés (MDC) au Québec, les chasseurs tentent d'en savoir davantage. 

Selon les trois zones délimitées par le Ministère, la chasse sera interdite sur 400 km2 autour de la ferme, qui est située dans la région de Grenville-sur-la-Rouge, dans les Laurentides.

De plus, autour de cette zone, les chasseurs devront obligatoirement faire analyser leur récolte. Finalement, dans un rayon de 45 km autour de la ferme, il sera interdit de sortir de la zone avec une bête abattue, ce qui implique de faire boucherie localement.

La collaboration des chasseurs est primordiale pour limiter les risques de propagation de la maladie et pour recueillir des échantillons. Consultez la carte du MFFP.

Par ailleurs, bien qu’en accord avec les autorités sur l’importance de prendre des mesures rigoureuses de contrôle, la Fédération se demande pourquoi on sort l’artillerie lourde pour contrôler la chasse alors que rien n’indique que la MDC se trouve en nature, et pourquoi on retarde les actions sur le troupeau dans l’enclos où la maladie a été détectée.

Abbattage de toutes les bêtes de la ferme 

À ce sujet, la FédéCP requiert du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) ainsi que de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) l’abattage de toutes les bêtes de la ferme afin de procéder aux analyses qui détermineront l’ampleur de la contamination chez les bêtes du troupeau de cet enclos.

Il faut savoir si ceux qui servaient de reproducteurs pour d’autres élevages sont porteurs de la maladie, avec les conséquences que cela implique. Qu’attendent le MAPAQ et l’ACIA pour agir alors que la MDC est la plus grande menace pour l’intégrité du cheptel de cerfs de Virginie du Québec ?

Connaissant les conséquences désastreuses que peut avoir cette maladie chez les cervidés, il aurait été primordial d’isoler rapidement le site afin de limiter tout risque de propagation.

Premièrement en employant des moyens temporaires, par exemple une surveillance avec des chiens, puis en construisant rapidement de nouvelles clôtures afin de créer une zone tampon entre la ferme et le milieu naturel environnant.

Les connaissances actuelles de la maladie démontrent qu’il faut à tout prix empêcher les contacts directs et indirects entre des animaux sains et des animaux infectés.

Cette précaution doit être maintenue à long terme puisque le prion (l’agent infectieux) responsable de la maladie persiste en nature pendant de nombreuses années.

Les chasseurs ne sont pas impliqués 

La Fédération se désole aussi que le Ministère n’ait pas impliqué les chasseurs sur l’ensemble de la zone touchée. Ceux-ci, connaissant bien le terrain, auraient pu, en suivant des consignes précises émises par le Ministère, être d’une aide précieuse pour diminuer le cheptel.

Il est aussi malheureux que l’information arrive à moins de 20 heures du début de la chasse alors que la situation est connue depuis près de deux semaines. À la veille de l’entrée en forêt, de nombreux chasseurs reçoivent la confirmation qu’ils ne peuvent se rendre sur leur lieu de chasse cette année.

Se trouver un site de chasse est une chose, s’en trouver un nouveau aussi rapidement est d’autant plus difficile. De plus, de nombreux chasseurs touchés par cette mesure ne le savent probablement pas encore à l’heure qu’il est.

La simple probabilité que la maladie puisse être un jour découverte au Québec a incité le gouvernement à prendre dès 2007 des mesures de suivi chez les bêtes abattues par les chasseurs de cerfs.

Différentes avenues de gestion et de contrôle avaient d’ailleurs été évoquées lors de l’élaboration du plan de gestion 2010-2017.

Considérant la préparation de longue date, il est décevant de constater la réaction en situation d’urgence ; il est inconcevable que le troupeau de cerfs rouges n’ait pas encore été abattu.

Auteur : Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs

Catégorie : Opinion

Publié le : 2018-09-21 13:03:57