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La zec de Labrieville renaît de ses cendres

Les dirigeants de la zec de Labrieville se sont retroussé les manches afin de pouvoir offrir à nouveau l’accès à ce territoire unique de la Côte-Nord, situé à 84 kilomètres au nord de Forestville.

Après avoir vu 40 % du territoire de leur zec être balayé par un immense feu de forêt, il est temps de tourner la page sur ce triste événement. 

« Heureusement pour nous que nous avons eu affaire à des professionnels comme les gens de la SOPFEU, sinon les dégâts auraient été beaucoup plus importants, souligne le président de la zec, Serge Gagnon. Nous avons perdu 130 kilomètres carrés de territoire, une perte énorme, sauf que nos gens ne se sont pas laissé abattre. Ils ont choisi de continuer de l’avant afin de réanimer le territoire et revivre leurs aventures. Pour bien des amateurs qui, comme moi, sont là depuis longtemps, l’attachement à ce territoire est très grand. Nous allons reprendre nos activités normales et laisser le temps à la nature de se refaire afin de faire disparaître toutes les traces de cet événement épouvantable. »

Installé sur le territoire de la zec depuis 1984, Gagnon a vu de nombreux villégiateurs perdre tout ce qu’ils avaient bâti.

« Au total, 22 chalets ont brûlé, emportant en fumée une bonne partie de la vie de leurs propriétaires. Certains ont décidé de rebâtir, alors que d’autres vont plutôt transmettre leur bail à des connaissances. Il se peut que quelques baux soient disponibles. Nous allons le faire savoir sur notre site internet. Les gens peuvent y avoir accès en se rendant sur le site de Zecs Québec. »

LES ANIMAUX REVIENNENT

Au plus fort de l’incendie, plus de 150 pompiers forestiers étaient à l’œuvre pour combattre le brasier. Plusieurs membres du personnel de la zec sont demeurés sur place pour venir en aide aux combattants du feu, en cas de besoin. Malgré tout ce brouhaha, les animaux sont revenus rapidement sur le territoire brûlé.

« On a observé des traces d’orignal sur le site du feu. Il faut savoir qu’il y a eu de grandes plaques de forêt qui ont été épargnées, ce qui leur procure un abri d’une certaine façon. Ils traversent le territoire brûlé pour se rendre d’une plaque de forêt à une autre. On remarque que déjà des pousses vertes sortent de la terre sur le territoire où le feu a fait ses ravages. La nature est très forte, tout comme notre équipe de bénévoles. »

DE L’AIDE FINANCIÈRE

Le réseau Zecs Québec a aussi épaulé son membre durant cette période difficile. L’organisme, qui chapeaute l’ensemble du réseau des 63 zecs, possède des outils qui peuvent aider les organisations comme la zec de Labrieville lorsqu’elles sont frappées par un tel malheur.

Pour aider l’organisme gestionnaire, qui a dû fermer le territoire au plus fort de la saison, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a consenti une aide financière de 13 000 $. Ce montant permettra d’éponger la perte de revenus encourue par la situation.

« Nous sommes extrêmement reconnaissants du soutien apporté par le bureau de la sous-ministre durant cette période difficile, affirme le président. Nous prévoyons utiliser cette somme pour diversifier notre offre d’activités afin d’attirer de nouvelles clientèles à long terme. Cela nous permettra aussi d’assurer la santé financière de notre organisation. »

La solidarité existe dans le monde des zecs au Québec. Le drame vécu par la zec de Labrieville a donné l’occasion aux gestionnaires de se serrer les coudes pour combattre l’adversité et permettre à la zec de renaître de ses cendres.

« La zec de Labrieville est maintenant ouverte et prête à accueillir sa clientèle pour la saison de la chasse », conclut le président Serge Gagnon.

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le mercredi 19 septembre 2018 dans le Journal de Québec.

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Opinion

Publié le : 2018-09-19 09:00:57