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Une initiation bien orchestrée pour Serge Drouin

Initier une personne à la pêche est toujours agréable. Lorsque cette dernière est Serge Drouin, un ancien confrère de plus de 30 ans au Journal de Québec, plus habitué au monde du spectacle qu’à la nature, c’est encore plus spécial.

Tout avait débuté par un matin d’avril, lors d’un déjeuner d’amis en compagnie de Serge et des anciens photographes Karl Tremblay et René Baillargeon.

Au cours de la conversation, il a été question des excursions de pêche que nous devions faire à l’été. Serge se disait un peu jaloux de notre complicité. Il n’en fallait pas plus pour que nous décidions d’initier le spécialiste du monde des artistes à la pêche.

Au cours des semaines et des mois qui ont suivi, Serge s’attendait à ce que le projet tombe lettre morte.

« Je croyais que c’était une boutade et que tout allait tomber à l’eau, mais là, je vois bien que c’est réel », me disait-il lorsque nous étions en route vers le pavillon des Portes de l’enfer dans la réserve faunique des Laurentides.

Je le sentais nerveux, anxieux de se retrouver au milieu de ce monde de pêcheurs.

FAIRE LE BON CHOIX

Si vous décidez d’initier une personne à la pêche, que ce soit un adulte ou un enfant, vous devez tenir compte de certains critères.

Il y a tout d’abord le site. Il ne faut pas amener la personne dans un endroit où la vie sera rude, comme on peut l’accepter lorsque l’on a plus d’expérience, mais plutôt sur un site où les choses seront faciles, pas trop loin en forêt.

Pour la pêche, encore là, il ne faut pas amener un futur pêcheur sur un plan d’eau où il faudra des heures avant de capturer un poisson.

Que ce soit un adulte ou un enfant, le principe est le même. Il faut que ça morde en abondance pour lui donner vraiment le goût.

Il faut opter pour la facilité au lieu de la grande performance avec des poissons-monstres. C’est ce que nous avons fait avec Serge en l’amenant sur le lac à Mars, un véritable étang de pêche où la truite abonde.

Il a pu découvrir à ce moment-là, ce qu’était la pêche, comment utiliser les lignes, comment réagir lorsque ça mord et surtout, il a compris qu’il avait une deuxième chance s’il manquait son coup. Il faut vraiment offrir un bon départ si on veut en faire un pêcheur.

« Maintenant, j’ai compris comment pêcher et surtout ce qu’était la vie en forêt lors d’une excursion de pêche, a expliqué Serge après son expérience. Je suis prêt à vous suivre partout où vous voudrez bien de moi. » Nous en avons fait un pêcheur.

UN DEVOIR

Tous les pêcheurs aguerris devraient se donner comme mission d’initier au moins une personne par saison, que ce soit un membre de sa famille ou une connaissance.

Vivre un séjour en nature est facile au Québec. Nous sommes bien chanceux de pouvoir le faire, sans trop de contraintes.

Il existe une foule de structures et d’organisations qui peuvent vous accueillir et vous aider.

Si nous avons réussi à transformer en pêcheur un critique de spectacle qui, durant plus de 30 ans, était habitué aux performances de Céline Dion, de Jean-Pierre Ferland, de Ginette Reno et de nombreux Québécois ainsi que de tant d’autres artistes, cela signifie que rien n’est impossible.

Bienvenue dans la communauté des pêcheurs mon Serge!

Reproduction autorisée par Julien Cabana de sa chronique parue le mercredi 1 août 2018 dans le Journal de Québec

Auteur : Julien Cabana

Catégorie : Opinion

Publié le : 2018-08-07 14:21:41