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Une récolte plus productive en territoire structuré ?

Pourquoi la chasse du petit gibier semble moins productive sur les terres de la Couronne que dans les territoires sous gestion organisée, comme les réserves fauniques et les zecs ?

Dans le cadre de l'émission de radio « Rendez-Vous nature », nous avons reçu des observations à ce sujet à la suite de résultats de récolte notamment dans la Réserve faunique de Rimouski, la Zec Bas-Saint-Laurent la Réserve faunique Duchénier.

Ces résultats font état d’une saison de récolte de la perdrix, beaucoup plus productive en 2017, qu’en 2016, même le double.

Sur la Zec Bas-Saint-Laurent,  en date du 1er novembre, la récolte de Gélinottes + tétras  est de 2 043 oiseaux, par 892 chasseurs. En 2016, au 1er novembre toujours, 1 000 chasseurs avaient récolté 960 gélinottes et tétras, pour un effort accru de 5 600 jours chasse. 

Dans la Réserve faunique de Rimouski, en 2016, les 365 chasseurs avaient prélevé 782 perdrix comparativement à la saison 2017 où 310 chasseurs ont prélevé 1 374 gélinottes. Et la saison de la chasse est de 10 jours seulement dans la Réserve Rimouski, alors que sur la ZEC BSL, la chasse a débuté le 16 septembre et se poursuit jusqu'au 15 janvier 2018, avec interruption du 14 au 22 octobre, durant la chasse de l’orignal avec arme à feu.

Dans la Réserve faunique Duchénier, en date du 2 novembre, pour la première période de chasse du petit gibier qui s’étendait du 20 au 30 octobre dernier, la récolte était de 281 perdrix, alors qu’en 2016, la Récolte total de la saison avait été de 143 gélinottes. La chasse de la perdrix reprendra après celle du cerf le 20 novembre au 3 décembre prochain.

Guère plus intéressante

Parmi ces observations, retenons celles d’un chasseur de petit gibier de Rivière-du-Loup,  Raymond Nadeau, un auditeur de « Rendez-Vous Nature » et un chasseur de petit gibier. Selon lui, la récolte de la perdrix, ou Gélinotte, n’est guère plus intéressante cette année que l’an dernier.

Je reprends son interrogation: « Selon vos informations, il y aurait plus de perdrix cette année. Peut-être que c’est le cas dans les réserves fauniques, mais non sur les terres de la couronne … ou terres publiques. Ce n'est pas mieux que l'an passé dans les endroits que je fréquente. C'est très désolant encore cette année... Je chasse dans les secteurs de St-Alexandre (Lac Morin) et Withwort (route 185). J'y consacre environ 6 heures par semaine. Je chasse le petit gibier depuis l'âge de 16 ans et j'en ai maintenant 65… J'ai habité 20 ans à Rimouski et je chassais près de la Rivière-Neigette, St-Narcisse et les environs et c'était pas mal la même chose il y en avait plus dans la Réserve Rimouski que dans les boisés publics. Merci et bravo pour votre émission», d’apprécier Raymond Nadeau.

À « Rendez-Vous Nature », j'ai rapporté à quelques reprises, chiffres à l'appui, que la perdrix avait effectivement repris des "plumes" par rapport à la saison 2016, notamment sur la ZEC-BSL, dans les Réserves fauniques de Rimouski et Duchénier, où les récoltes sont quasi le double et plus que l'an dernier.

Plus productive que sur les terres de l’état.

?À mon avis, la chasse du petit gibier dans les territoires fauniques sous gestion, comme dans les zecs et les réserves, semble effectivement plus productive que sur les terres de l’état.

Ces territoires organisés sont plus accessibles, de par leur réseau routier respectif qui compte plus de chemins et aussi plus de sentiers pour une meilleure et plus grande pénétration en forêt.

Aussi, les « poules des bois » de ces territoires deviennent aussi moins farouches que sur les terres publiques; donc plus accessibles, en raison de la circulation automobile et des chasseurs qui y est plus dense qu’en forêt publique. 

N’étant pas un scientifique, j’ai donc posé la question à la biologiste responsable du grand et du petit gibier, Élise Roussel-Garneau, à la Direction de la gestion de la faune du Bas-Saint-Laurent, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Alors, pourquoi ? Pourquoi la chasse du petit gibier semble moins productive sur les terres de la Couronne que dans les territoires sous gestion organisée ?"

« Les seules données que nous possédons pour la chasse aux petits gibiers sont celles provenant des territoires structurés et c'est notre indicateur sur l'état des populations. Il semble être relativement efficace. Il est vrai que les territoires structurés offrent un accès plus facile qu'en territoire public, par contre à moins que le territoire réalise de l'aménagement forestier pour petits gibiers, il ne devrait pas avoir de différence sur l'état des populations. Il est possible que l'habitat où les chasseurs se situaient n'étaient pas propice aux espèces chassées. Leurs commentaires sont une perception sur la chasse. Pour avoir l'heure juste, il faudrait réaliser un sondage auprès de centaines de chasseurs. Il ne faut pas oublier aussi que c'est souvent ceux qui ne sont pas contents qui se manifestent. Donc, j'attends les données des territoires structurés pour faire le portrait de al situation de récolte en 2017 », explique biologiste responsable du grand et du petit gibier au Bas-Saint-Laurent, Élise Roussel-Garneau.

Une histoire qui reste à suivre...

Auteur : Ernie Wells

Catégorie : Opinion

Publié le : 2017-11-11 13:13:08